Les combats qui font rage dans la capitale Khartoum et dans l’État d’al-Jazira (centre), ont fait plus de 400 morts et plus de 3 500 blessés, selon l'Organisation mondiale de la santé (OMS).
L’armée a déclaré dans un communiqué qu’elle a "convenu d'une trêve de 72 heures, à compter du vendredi 21 avril afin de permettre aux Soudanais de célébrer l'Aïd al-Fitr et pour des raisons humanitaires. Les forces armées espèrent que les rebelles respecteront toutes les conditions de la trêve et s’abstiendront de toute action militaire qui pourrait la faire échouer".
Vendredi à l'aube, les FSR ont annoncé, par voie de communiqué, leur accord pour une nouvelle trêve humanitaire de 72 heures, à compter du vendredi, sur la base de médiation coordonnée aux niveaux international, régional et local.
Le porte-parole de l’armée soudanaise a annoncé que les missions étrangères seront évacuées dans les prochaines heures alors que l’armée soudanaise a déclaré que Les États-Unis, la Grande-Bretagne, la France et la Chine évacueront leurs diplomates et ressortissants par voie aérienne avec leurs avions dès que possible "La mission diplomatique saoudienne a été évacuée vers la ville de Port Soudan par voie terrestre, et de là vers Djeddah par voie aérienne" a-t-elle ajouté. Syndicat médical soudanais a appelé "la communauté internationale à faire pression sur les deux parties au conflit pour ouvrir des passages sûrs pour transporter les blessés et les cadavres". "Nous appelons la communauté internationale à mettre fin à ce conflit sanglant afin de pouvoir protéger les civils et apporter le soutien nécessaire" a-t-elle déclaré.
Il s'agit de la troisième trêve décrétée depuis le début des hostilités. Les deux précédentes trêves humanitaires ont été marquées par de nombreuses violations et accusations mutuelles des deux camps.
Au cours des derniers jours, des affrontements ont eu lieu entre l'armée soudanaise fidèle au général Abdel Fattah Al-Burhan et les paramilitaires des Forces de soutien rapide menés par le général Mohamed Hamdane Daglo, dit "Hemedti", dans neuf des dix-huit États que compte le Soudan.
Ces affrontements, qui ont éclaté à la mi-avril à Khartoum et dans d'autres villes du Soudan, ont fait 413 morts et 3 551 blessés, a indiqué l'OMS dans un communiqué rendu public vendredi.
Le ministre soudanais de la Santé, Haitham Mohamed Ibrahim, a déclaré, dans une allocution télévisée, que plus de 400 décès avaient été enregistrés dans tous les hôpitaux du pays.
Cependant, des comités médicaux indépendants ont évoqué, dans des communiqués distincts, la difficulté d'obtenir des données précises sur le nombre exact de victimes, étant donné que les rues sont jonchées de cadavres et que certaines victimes ne peuvent être prises en charge en raison des combats.
Depuis samedi dernier, le Soudan est le théâtre de combats entre l’armée régulière et les paramilitaires à Khartoum. Les deux camps s’accusent mutuellement d’avoir déclenché les hostilités.
Les FSR ont été constituées en 2013 pour soutenir les forces gouvernementales dans leur lutte contre les mouvements armés rebelles dans la région du Darfour (ouest). Ces unités paramilitaires ont par la suite assumé des missions, notamment la lutte contre la migration irrégulière aux frontières et le maintien de l’ordre, avant d’être qualifiées de « rebelles » par l’armée après le déclenchement des hostilités.