Le président français sera à Washington mercredi et jeudi, a annoncé lundi l'Elysée, alors que les incertitudes persistent quant à la composition du futur gouvernement français après des législatives où aucun bloc n'a obtenu de majorité absolue.
"Ce qu’on attend d’Emmanuel Macron à Washington, c'est qu'il rassure les autres alliés", explique à l’AFP Claudia Major, experte à l'Institut allemand des affaires internationales et de sécurité (SWP) à Berlin.
Inquiétudes pour une France bloquée
Bien que les préoccupations aient principalement concerné une éventuelle accession de l'extrême droite au pouvoir, qui aurait pu compromettre la position de la France sur l'Ukraine, la défense européenne et l'Otan, de nombreuses incertitudes persistent à propos du nouveau paysage politique.
La France traverse-t-elle des turbulences politiques pouvant entraver son action internationale ? À ce stade, le Nouveau Front populaire, bien que premier quoique sans majorité, revendique la victoire. Le scénario d'une grande coalition incluant macronistes, droite et gauche modérées est aussi envisagé, sans exclure la possibilité d'un pays ingouvernable en l'absence d'accord.
"La peur c’est une France bloquée, absente, centrée sur elle-même, contre-productive dans un moment international très difficile. C'est un problème pour l'Europe, pour l'agenda de réformes, l’Ukraine (...) tout !", relève Claudia Major.
Pour Michel Duclos, conseiller spécial à l'institut Montaigne à Paris, "Macron sera un peu affaibli" en cas d'instabilité gouvernementale.
Quant à une éventuelle participation de la gauche au gouvernement, "c'est leur attitude vis-à-vis des dépenses militaires qui retient l'attention", explique Lukasz Maslanka, chercheur au Centre for Eastern Studies (OSW) à Varsovie.
En plus des sessions plénières, Emmanuel Macron rencontrera les nouveaux Premiers ministres britannique, Keir Starmer, et néerlandais, Dick Schoof, ainsi que le chancelier allemand Olaf Scholz et le chef du gouvernement néo-zélandais Christopher Luxon.