Grève des cheminots de la SNCF en Ile-de-France pour peser sur les négociations sur les primes JO / Photo: AFP (AFP)

Les Jeux Olympiques de Paris 2024, tant attendus pour leur potentiel à renforcer l’image de la France sur la scène internationale, sont confrontés à une série de défis inattendus.

À quelques mois de l'événement, la France se trouve au cœur de mouvements sociaux d'ampleur. Plusieurs secteurs clés, tels que les chemins de fer, les aéroports et les pompiers annoncent des grèves successives qui pourraient être reconduites pendant les jeux et perturber leur bon déroulement.

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Grève à la SNCF

A Paris, le trafic ferroviaire est très perturbé, ce mardi, sur les lignes du RER et du Transilien. Les usagers des RER et trains de banlieue d'Île-de-France exploités par la SNCF attendent longtemps leurs trains en raison d'une grève des cheminots, qui souhaitent faire pression sur la direction avant une réunion sur les primes liées aux Jeux Olympiques.

Actuellement, seule une indemnité de 50 euros brut par jour travaillé pendant les compétitions est prévue pour les cheminots. En comparaison, les agents de la RATP mobilisés entre le 22 juillet et le 8 septembre toucheront en moyenne une prime de 1 000 euros brut.

Cette disparité a provoqué la colère des cheminots, qui ont donc choisi de se mobiliser.Les perturbations sont sévères.

Sur la ligne RER D, seul un train sur cinq circule, et uniquement aux heures de pointe. La ligne R du Transilien est également touchée avec un train sur cinq en période de pointe. Les lignes RER E, RER C, et les autres lignes de banlieue connaissent des perturbations similaires, avec des services réduits à un train par heure ou moins, dans certains cas. Le RER A, exploité par la RATP, est relativement épargné, à l'exception des branches vers Cergy et Poissy.

Réactions

Cette démonstration de force des cheminots intervient à la veille d'une réunion cruciale sur les primes allouées aux agents mobilisés pendant les Jeux. La grève a été lancée par SUD-Rail et la CGT-Cheminots, rejoints par l'Unsa-Ferroviaire et FO-Cheminots.

Valérie Pécresse, présidente de la région Île-de-France, a qualifié cette grève "d'indéfendable", soulignant que si les primes sont légitimes, le "chantage à la grève" ne l'est pas. Le député LR au Parlement européen, François-Xavier Bellamy, a également critiqué cette mobilisation, évoquant le coût croissant des billets et la charge pour les contribuables.

Pompiers en colère

Jeudi dernier, des milliers de pompiers, essentiels pour garantir la sécurité des participants et des spectateurs, ont également exprimé leur mécontentement lors de manifestations dans les rues de Paris, pour réclamer “l’égalité dans le traitement par rapport à la prime JO”. Des heurts ont éclaté entre manifestants et les forces de l’ordre.

“On veut être traités comme les policiers et les gendarmes. Les forces de l’ordre ont obtenu des primes allant de 1 500 à 1 900 euros. On demande la même chose”, a lancé Sébastien Delavoux, représentant syndical de la CGT SDIS.

Faute d’accord, les grèves et manifestations de pompiers se sont poursuivies lundi dans l’Aude, mais pour le moment le gouvernement semble faire la sourde oreille sur l’amélioration de leurs conditions.

Si les grèves se poursuivent pendant les Jeux Olympiques, elles pourraient réduire significativement les effectifs disponibles, augmentant les risques en matière de sécurité.

Mobilisation dans les aéroports

Parallèlement, plusieurs syndicats des agents des aéroports parisiens ont également appelé à la grève, ce mardi 21 mai.

Les syndicats demandent un plan d'embauche d'urgence, la revalorisation des grilles salariales et une gratification homogène pour tous les agents travaillant pendant les Jeux.

Les syndicats CGT (Confédération générale du travail), CFDT (Confédération française démocratique du travail), FO (Force ouvrière) et UNSA (Union nationale des syndicats autonomes) , représentant les agents des aéroports parisiens, ont formulé plusieurs revendications majeures : un plan d'embauche d'urgence pour faire face à l'augmentation du trafic et aux exigences croissantes en matière de qualité de service ; l'ouverture immédiate de négociations pour revoir à la hausse les grilles salariales ; une gratification homogène pour tous les agents d'ADP (Aéroports de Paris), pendant la période des Jeux Olympiques à Paris.

La mobilisation intervient à un moment crucial pour ADP, alors que le groupe doit tenir son assemblée générale, ce mardi. Lors de cette réunion, le non-renouvellement du mandat de l'actuel PDG, Augustin de Romanet, doit être entériné. Romanet, en poste depuis 2012, verra sa mission se terminer après les Jeux Olympiques.

Les syndicats reprochent à la direction de privilégier les intérêts des actionnaires, notamment en validant l'augmentation des dividendes, au détriment des conditions de travail et de l'avenir d'ADP. Ils appellent également à une manifestation au sein de l'aéroport, au terminal 2E.

Si le gouvernement a su parvenir, la semaine dernière, à un accord avec les éboueurs en grève, et éviter une crise majeure dans les rues de Paris, les demandes des grévistes à la SNCF, aux aéroports, et celles des pompiers restent toujours insatisfaites.

TRT Français et agences