La route migratoire des Canaries, porte d'entrée vers l'Europe dans l'océan Atlantique, connaît ces dernières semaines un net regain d'activités au départ des côtes du nord-ouest de l'Afrique.
"Nous avons dénombré treize Rufisquois qui sont décédés", a déclaré à l'AFP Oumar Cissé, le maire de Rufisque, une ville proche de Dakar. Des rescapés qu'il a pu contacter ont évoqué un bilan total de 18 morts, a-t-il assuré.
"Ils étaient dans une pirogue de 63 personnes qui a chaviré. Les rescapés sont pris en charge dans la commune de Dakhla", dans le sud du Maroc, a assuré M. Cissé, qui travaille avec les autorités locales pour permettre leur rapatriement.
"Six personnes originaires de la commune de Rufisque sont actuellement prises en charge à l’hôpital de Dakhla", a-t-il précisé.
L’information n'a pas été confirmée par les autorités marocaines qui ne communiquent pas sur les bilans des naufrages de bateaux de migrants au large des côtes du royaume.
La marine marocaine a annoncé mardi avoir porté secours ces derniers jours à près de 900 migrants irréguliers, la plupart d'Afrique subsaharienne, dont 400 dans les eaux territoriales.
Au moins quatorze personnes sont mortes il y a huit jours dans le chavirement d'une pirogue à Saint-Louis, près de la frontière entre le Sénégal et la Mauritanie.
Dans un communiqué publié jeudi soir après une réunion du gouvernement, le président Macky Sall "s’est incliné devant la mémoire des personnes décédées, suite aux récents accidents relevés en mer".
Il a "demandé au gouvernement d’intensifier les contrôles au niveau des zones et sites potentiels de départ, mais également de déployer l'ensemble des dispositifs de surveillance, de sensibilisation et d’accompagnement des jeunes" en renforçant les programmes publics "de lutte contre l’émigration clandestine".
Des ONG font régulièrement état de naufrages meurtriers - dont les bilans non officiels se chiffrent selon elles en dizaines, sinon centaines de morts - dans les eaux marocaines, espagnoles ou internationales.