Selon le Washington Post et CNN, les services de renseignement américains et occidentaux avaient détecté des "signaux" indiquant qu'une possible mutinerie était en préparation depuis deux semaines. Ces informations auraient été transmises à des institutions américaines telles que la Maison Blanche, le Pentagone, le département d'État et le Congrès.
D'après le Washington Post, les États-Unis ont été informés dès la mi-juin de signaux laissant présager une rébellion imminente du groupe Wagner. CNN a rapporté également que la milice avait accumulé des armes et des munitions récemment, laissant penser à une action d'envergure.
Cependant, les renseignements américains n'avaient pas de détails précis sur les intentions d'Evguéni Prigojine ni sur le moment précis de l'action, selon les sources du journal. Les pays occidentaux ont choisi de ne pas intervenir tout au long de ces préparatifs afin d'éviter une escalade du conflit impliquant des puissances étrangères.
La perspective d'une mutinerie suscitait une grande inquiétude chez les Américains, qui envisageaient sérieusement la possibilité d'une "guerre civile" en Russie, selon le Washington Post.
Il est difficile de déterminer exactement depuis quand Prigojine préparait son action, mais il est suggéré qu'il a peut-être pris sa décision au dernier moment, compte tenu de la proximité de la ville de Rostov avec le front.
Selon les Américains, la mutinerie de Wagner serait en partie motivée par une annonce du Kremlin datant du 10 juin. Le ministère de la Défense russe avait alors ordonné à tous les volontaires mobilisés pour défendre Moscou de signer un contrat avec le gouvernement.
Cette décision visait implicitement la milice Wagner, qui est composée de mercenaires et ne fait pas partie de l'armée régulière. Il s'agissait donc de reprendre le contrôle sur ces hommes, ce qui aurait mécontenté Prigojine, dont les troupes ont fourni un soutien important à l'armée russe lors de revers sur le front.
Le Washington Post va même jusqu'à affirmer que Vladimir Poutine était potentiellement au courant de la mutinerie en préparation, au moins 24 heures avant que Prigojine n'envoie ses hommes, selon les renseignements américains. Cette hypothèse pourrait expliquer l'absence de réaction de l'armée russe lorsque les combattants de Wagner ont avancé et pris le contrôle de plusieurs villes sans rencontrer de résistance apparente.
Certains membres des services de renseignement américains et d'autres pays occidentaux estiment également que le chef de Wagner aurait pu bénéficier du soutien de certains responsables au sein de l'armée et des services de sécurité russes, ce qui lui aurait permis de progresser relativement librement.