Cette poignée de mains très commentée dans le pays, est intervenue huit ans après que l’ancien président et l’ex-gouverneur de la province se soient affrontés sur les terrains politique, judiciaire et diplomatique, avant la présidentielle de décembre 2018 à laquelle Katumbi n'avait pas pu participer.
Le forum de l’Unité et de Réconciliation du Katanga au cours duquel les deux "ennemis d’hier" se sont rencontrés, avait été initié par l’archevêque de Lubumbashi, Fulgence Muteba.
Plusieurs "poids-lourds" de la scène politique congolaise avaient répondu à l’invitation, dont Jaynet Kabila, sœur jumelle de l’ancien président, Jacques Kyabula Katwe, gouverneur du Haut-Katanga, ainsi que des ministres katangais du gouvernement dirigé par l’actuel Premier ministre Jean – Michel Sama Lukonde.
La poignée de mains entre les deux hommes, à 18 mois de la prochaine présidentielle, a suscité des polémiques dans la scène politique où de nombreuses personnalités estiment que le duo pourrait dégager un potentiel candidat à la présidentielle, censée se tenir en 2023.
« Ça n’a rien à voir avec une réconciliation politico-nationale. C’est une réconciliation katangaise. Ce n’est pas en vue des élections que nous avons fait cette réconciliation », a déclaré Vano Kiboko, haut cadre du parti de Katumbi, Ensemble pour la République.
Dans le rang du parti présidentiel, UDPS, des personnalités ont déclaré dans la presse locale que la rencontre entre les deux hommes est le signe d'une alliance régionaliste pour conquérir le pouvoir.
Dans leur déclaration finale, les participants audit forum ont demandé aux dirigeants actuels des provinces de l’ancien Katanga (divisé en 4 en 2015), de faire en sorte que le pays s'engage sur la voie du fédéralisme.
Sur le plan économique, ils ont recommandé la fin du bradage des minerais du Katanga et que toute spoliation des terres agricoles soit proscrite.
Les participants souhaitent que l’exploitation minière artisanale soit réservée prioritairement au peuple autochtone.
Kabila a quitté le pouvoir en 2019 laissant les rênes à Felix Tshisekedi, au terme d’une présidentielle controversée et des législatives remportées par le camp Kabila.
Les deux personnalités avaient formé une coalition gouvernementale rompue une année plus tard par Tshisekedi avec l’appui de Katumbi et d’autres opposants.