Ce ne sera pas la première fois qu’un "militant" part au Moyen-Orient pour défendre une prétendue cause juste, sous l’œil peu regardant sinon bienveillant des autorités de son pays, pour en revenir comme subversif aguerri et tourner les armes contre les siens.
Florian D. peut bien être l’anarchiste de service, un jeune détraqué, ou les deux à la fois. Cela, le procès ne nous le dira jamais, mais aura au moins le mérite de le mettre hors d’état de nuire.
Le tribunal correctionnel de Paris a examiné mardi sept personnes, dont une femme, pour "association de malfaiteurs terroriste". Fait marquant, le meneur du groupuscule d’ultragauche n’est autre qu’un trublion invétéré qui naguère s’activait au Nord de la Syrie, dans les rangs de formations terroristes.
Cet anarchiste de 39 ans a combattu dans les rangs de groupes terroristes PKK/YPG en 2017 avec une vingtaine d’autres Français, sous couvert de "combattre Daech". Il y serait resté 10 mois.
Aussitôt rentré en France, il est réapparu sur les radars de la DGSI française (Direction générale de la Sécurité intérieure) et son agitation lui a valu d’être fiché S, une liste qui comprend des personnes soupçonnées d'avoir des visées terroristes ou de vouloir attenter à la sûreté de l'État ou de simples relations d'un terroriste connu..
En février 2020, le service antiterroriste français a établi une note d’alerte, à l’attention du Parquet national antiterroriste (PNAT) concernant l’intention de Florian D. de recruter un groupe violent au "comportement clandestin" dans l’objectif de l’entraîner à "commettre des actions de guérilla et de violence contre des cibles institutionnelles".
Soupçonné de "fomenter une action violente à l’encontre de cibles institutionnelles", celui qui se fait appeler "Libre Flot" et ses acolytes vont être placés sous écoute par les services de sécurité.
Après plusieurs mois de surveillance, ils sont interpellés le 8 décembre 2020 et mis en examen. Lors de la perquisition de leurs logements, les enquêteurs y découvrent des substances destinées à la fabrication des explosifs et des armes.
Il s’agit du premier procès pour terrorisme d’ultragauche en France depuis la condamnation à de lourdes peines, en 1995, de membres du groupe "Action directe" ayant perpétré des attentats à l’explosif en région parisienne.
Autre particularité de ce procès : les médias grand public qui, d’habitude, sont si prompts à scruter les profils des mis-en-cause à la recherche de penchants terroristes, s’accordent cette fois-ci que les charges sont "maigres" et que la menace qu’ils représentent "va en déclinant".