Augmentation du pouvoir d’achat
La principale revendication est sans doute celle qui concerne d'obtenir une meilleure rémunération. Avec des revenus agricoles en chute de 40% en 30 ans, un agriculteur sur cinq vit en dessous du seuil de pauvreté. Les agriculteurs reprochent aujourd’hui aux transformateurs de ne pas répercuter les hausses de prix obtenues sur leurs produits auprès des centrales d'achat, comme le prévoyait la loi Egalim, votée en 2018. Face à l'augmentation des prix de l’énergie, les agriculteurs demandent aussi que le gouvernement revienne sur son projet de suppression de détaxation du gazol non routier.
Meilleure estime et respect du métier
Le mal-être dans la profession est réel. Selon la Mutualité sociale agricole, deux agriculteurs se suicident par jour. Un grand nombre exprime sa fatigue face à la stigmatisation qu'ils estiment injuste. Ils se disent surtout être victimes, car traités de "pollueurs" pour l’utilisation de produits phytopharmaceutiques dans leurs cultures et accusés de maltraiter leurs animaux.
Pour garantir le respect des normes et des réglementations en matière de biodiversité, des agents de contrôle de la force environnementale de l'Office Français de la Biodiversité, sont dépêchés sur le terrain par l'administration. Ils peuvent intervenir sur les terrains des agriculteurs par surprise avec des amendes souvent sévères.
En octobre 2022, un agriculteur de l'Oise, accusé d'avoir appliqué du glyphosate sur un chemin, a même mis fin à sa vie, ne supportant pas d’être considéré comme un délinquant par le gouvernement.
Facilitation de l’accès à l'eau
La question de l'accès à l'eau constitue aussi une revendication majeure. À travers toute la France, ces travailleurs souhaitent pouvoir constituer des réserves d'eau plus facilement, sans être soumis à des conditions de plus en plus contraignantes. Leur objectif est de conserver une partie de l'eau lors des périodes d'abondance pour la réutiliser lors des périodes de rareté notamment quand les nappes phréatiques sont sèches.
Diminuer les contraintes de l’UE
Les agriculteurs sont aussi mécontents de l’augmentation de normes environnementales sur les productions agricoles dans le cadre de la transition écologique. Ils pointent la transposition des directives européennes et nationales.
Par ailleurs, pour pouvoir bénéficier des aides européennes de la Politique agricole commune (PAC) - une enveloppe de 9 milliards par an, les agriculteurs doivent respecter un certain nombre de règles communautaires de plus en plus strictes et difficilement applicables. Elle n’a d’ailleurs pas été versée à tous les agriculteurs qui se sont retrouvés dans une situation financière très critique.
Proposer une alternative aux produits interdits
L’an dernier, la première ministre Elisabeth Borne avait listé 75 molécules qui devaient disparaître du marché dans les prochaines années, sans donner de produits de substitution. Mais sans alternative, les cultures s’effondrent, selon les agriculteurs.