Un drôle de cadeau pour la Première ministre française. Comme le demande la tradition, Elisabeth Borne a organisé mardi soir un dîner de fin d’année avec les membres du gouvernement et leurs conjoints à Matignon. Selon Le Point, la première ministre a reçu un cadeau insolite au cours du dîner : le maillot des Bleus floqué du numéro "49" à l’avant et du chiffre "3". Une allusion aux dix déclenchements du gouvernement de l’article 49.3 de la Constitution en un trimestre. Le cadeau a fait rire les invités mais aussi la Première ministre. Enthousiaste, elle a enfilé le maillot sous l'œil des ministres amusés. Beaucoup d'invités ont aussitôt photographié l’instant jusqu'à ce que la communicante de Borne intervienne et demande d'arrêter de prendre des photos imaginant le bad buzz si des images venaient à être diffusées sur les réseaux sociaux. Selon Le Point, c’est le secrétaire d’État à la Mer, Hervé Berville, qui serait l’auteur de ce cadeau personnalisé. "Un cadeau collectif, sur une idée originale du secrétaire d’Etat Hervé Berville", a expliqué un ministre. "J’avais honte" Pour d’autres, c’était surtout une scène gênante. "C'est une blague de mauvais goût, elle a mis le maillot pour faire plaisir, mais c'est un sujet qu'elle ne prend pas à la légère. Ce n'est pas drôle de devoir enchaîner les 49.3 et les motions de censure", a rétorqué un invité.
"J'avais honte, c'est nul", confie un autre participant selon le Figaro.
Même sans photo, l’affaire a provoqué des réactions de l’opposition. "Le cynisme politique, définition", a écrit sur son compte Twitter la députée écologiste Sandrine Rousseau.
"La question n’est pas de savoir si Élisabeth Borne est supporter du 49.3 mais jusqu’à quand les Français vont supporter le 49.3.", a avancé de son côté Raquel Garrido, députée insoumise.
En poste depuis sept mois, Borne a enclenché dix fois l’article 49.3 pour faire passer le projet de loi de finance. "Arme nucléaire" pour certains, ce joker permet au gouvernement d’adopter une loi sans passer par le vote des parlementaires quand, à l’Assemblée nationale, une majorité fait défaut.