Les céréales ukrainiennes destinées à des pays étrangers transitent par l'Union européenne depuis que l'itinéraire traditionnel d'exportation via la Mer Noire est bloqué suite à l’offensive russe.
Mais, en raison de problèmes logistiques, des stocks de céréales s'entassent en Pologne, faisant chuter les prix locaux, ce qui a conduit à des manifestations d'agriculteurs et à la démission du ministre polonais de l'Agriculture.
"Aujourd'hui (samedi), le gouvernement a décidé d'interdire l'entrée, les importations de céréales en Pologne ainsi que de dizaines d'autres produits agroalimentaires", a déclaré le chef du parti au pouvoir, Jaroslaw Kaczynski, dans le village de Lyse, dans le nord de la Pologne.
Autrement, "cela conduirait à une grave crise du secteur agricole en Pologne", a-t-il ajouté.
S'adressant à l'occasion d'un meeting de son parti Droit et Justice (PiS), M. Kaczynski a souligné que la Pologne continuait néanmoins à fermement soutenir l'Ukraine. "Nous restons, sans le plus petit changement, des amis et des alliés de l'Ukraine", a-t-il affirmé.
Kiev regrette la décision de la Pologne
Le ministère ukrainien de la Politique agricole a toutefois dit samedi "regretter la décision de son homologue polonais".
"Les agriculteurs polonais font face à une situation difficile mais nous tenons à souligner que les agriculteurs ukrainiens font face, quant à eux, à la situation la plus grave" en raison de la guerre, a commenté le ministère.
Ce dernier a proposé que les deux pays trouvent un accord au cours des prochains jours de nature à mutuellement les satisfaire.
Dans un mouvement similaire à celui de la Pologne, le ministre hongrois de l'Agriculture, a indiqué dans un message sur Facebook que son pays avait interdit l'importation de produits agricoles en provenance d'Ukraine.
Pologne et Hongrie ont indiqué que leurs interdictions étaient valables jusqu'au 30 juin.
En Pologne, les interdictions d'importer visent les céréales, le sucre, la viande, les fruits et légumes, le lait, les oeufs et d'autres produits alimentaires. Du côté de la Hongrie, il s'agit des céréales, des oléagineux et de plusieurs autres produits agricoles, indique un communiqué du ministère hongrois de l'Agriculture diffusé par l'agence de presse MTI.
Le mois dernier, la Pologne et quatre autres Etats d'Europe centrale avaient demandé l'aide de l'Union européenne pour trouver une solution au problème provoqué par le prix bas des céréales ukrainiennes.
Dans son communiqué, Budapest souligne que "le gouvernement attend une solution permanente et l'adoption de mesures de l'UE", en soulignant la nécessité de défendre "les intérêts de la communauté agricole hongroise".