"Nous devons nous rappeler que la Turquie a des préoccupations légitimes en matière de sécurité concernant le terrorisme et une collaboration plus étroite avec les alliés de l'OTAN pour lutter contre une menace terroriste réelle. Aucun autre allié n'a subi plus d'attaques terroristes que la Turquie”, a déclaré mardi, Stoltenberg aux journalistes présents au siège de l'OTAN.
Le secrétaire général de l'OTAN a cependant indiqué qu'il s'attendait à ce que l'approbation par le parlement turc se fasse dès que possible, rappelant que le président turc, Recep Tayyip Erdogan, avait soumis les documents à l'approbation de la Grande Assemblée nationale turque.
"Jusqu'à cette réunion, j'avais espéré que la Suède deviendrait membre à part entière de l'OTAN, mais cela ne s'est pas produit” a-t-il ajouté.
Stoltenberg a également salué la collaboration croissante entre les services de renseignement suédois et turcs, mettant en avant l'échange accru d'informations et la mise en place d'un mécanisme permanent de travail conjoint pour répondre “aux préoccupations légitimes de la Turquie”.
Une avancée significative dans cette collaboration a été la levée par la Suède des restrictions sur les exportations d'armes vers la Turquie.
Le secrétaire général de l’OTAN a souligné l'importance de cette mesure, affirmant que les alliés de l'OTAN devraient être “en mesure d'acheter et d'acquérir des équipements militaires les uns des autres” tout en encourageant la Turquie à finaliser sa part de l'accord en achevant le processus de ratification, saluant le fait que le président Erdogan a soumis les documents de ratification au parlement.
Stoltenberg a enfin exprimé son optimisme quant à la progression de cette collaboration entre la Suède et la Turquie dans la lutte contre le terrorisme et relevé l'importance de respecter les accords conclus à Vilnius. Cette étape, selon lui, renforcerait davantage les liens entre les deux nations et contribuerait à renforcer la sécurité collective au sein de l'OTAN.
Après le début de la guerre entre la Russie et l'Ukraine en février de l'année dernière, la Finlande et la Suède ont décidé d'abandonner leur politique de non-alignement militaire, en vigueur depuis des décennies, avant de demander leur adhésion à l'OTAN.
Cependant, la Turquie, membre de l'OTAN depuis plus de 70 ans, a demandé aux deux pays nordiques de prendre des mesures concrètes contre les groupes terroristes tels que le PKK et FETO afin qu'ils puissent rejoindre l'alliance.
En juin de l'année dernière, la Finlande et la Suède ont signé un mémorandum avec la Turquie pour répondre aux préoccupations d'Ankara en matière de sécurité, et des diplomates de haut rang et des fonctionnaires des trois pays se sont réunis à plusieurs reprises pour discuter de la mise en œuvre de l’accord trilatéral.
À l'issue du sommet de Vilnius les 11 et 12 juillet derniers, la Turquie a accepté de présenter à son parlement le protocole d'adhésion de la Suède à l'OTAN.
En contrepartie, la Suède a accepté, en tant que membre de l'UE, de soutenir activement les efforts visant à relancer le processus d'adhésion de la Turquie à l'UE, de contribuer à la modernisation de l'union douanière UE-Turquie et à intensifier ses efforts en matiére de lutte contre le terrorisme.