L'Iran veut des garanties "plus solides" à inclure dans la proposition d'accord soumise par l'Union européenne (UE) sur le dossier du nucléaire iranien, a annoncé mercredi son chef de la diplomatie, Hossein Amir-Abdollahian.
"Nous réfléchissons à la manière de parvenir à un texte fort et d'obtenir des garanties plus solides", a-t-il déclaré au cours d'une conférence de presse à Moscou avec son homologue russe, Sergueï Lavrov.
Lors des discussions à Vienne pour relancer l'accord sur le nucléaire iranien conclu en 2015 entre Téhéran et des grandes puissances, l'Iran avait déjà réclamé que l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) achève son enquête concernant des traces d'uranium enrichi retrouvées sur trois sites non déclarés par l'Iran.
"Mes collègues sont en train d'examiner attentivement le texte de la partie américaine", a réitéré M. Amir-Abdollahian, en référence à la réponse de Washington au "texte final" soumis par l'UE le 8 août, afin de relancer l'accord. L'ancien président américain, Donald Trump, avait retiré les États-Unis de cet accord en 2018.
"Nous voulons renforcer dans le texte l'idée que l'Agence internationale de l'énergie atomique se concentre sur sa tâche technique et s'éloigne de son rôle politique", a ajouté le ministre iranien.
L'AIEA avait exhorté en juin l'Iran à "coopérer", déplorant l'absence de réponses "crédibles" de Téhéran sur le sujet.
Interrogé la semaine dernière par la chaîne américaine CNN, le directeur général de l'AIEA, Rafael Grossi, avait répondu qu'il ne comptait "absolument pas" boucler le dossier en l'état actuel.
"Dans le domaine des garanties, la résolution des questions en suspens liées à l'AIEA nous préoccupe également sérieusement", a ajouté mercredi M. Amir-Abdollahian: "Si nous pouvons renforcer le texte existant, on ne sera pas loin de parvenir à un accord".
Les négociations sur le nucléaire iranien, engagées depuis déjà 16 mois mais qui avaient été suspendues puis reprises début août, ont pour but de sauver cet accord conclu avec Téhéran par les cinq membres permanents du Conseil de sécurité de l'ONU (Chine, États-Unis, France, Royaume-Uni et Russie) plus l'Allemagne.