L’armée israélienne intensifie ses bombardements depuis samedi, dans la bande de Gaza assiégée et dévastée par plus de sept mois de guerre israélienne contre le territoire.
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L'entrée des aides humanitaires à Gaza est quasiment bloquée, selon l'ONU, depuis que les troupes israéliennes ont pénétré, lundi, dans l'est de Rafah et pris le point de passage frontalier avec l'Égypte, verrouillant une porte d'entrée névralgique pour les convois transportant des aides vitales à une population menacée de famine.
Au moins 21 Palestiniens ont été tués dans des bombardements dans le centre de la bande de Gaza et transportés à l'hôpital des Martyrs d'Al-Aqsa à Deir al-Balah, ce qui porte à 34.971 le bilan des morts, en majorité des civils, dans le territoire palestinien depuis le début de la guerre, selon le ministère de la Santé à Gaza.
Parmi les dernières victimes figurent deux médecins, d’après la sécurité civile de Gaza.
"Les corps du docteur Mohammed Nimr Qazat et de son fils, le docteur Youssef, ont été découverts en raison d'une frappe sur la ville de Deir al-Balah, dans le centre de la bande de Gaza, et ils ont été transférés à l'hôpital des martyrs d'al-Aqsa" de la ville, a indiqué cette source.
- " 300 000 palestiniens déjà partis" -
À Rafah, où s'entassent selon l'ONU quelque 1,4 million de Palestiniens pour la plupart déplacés par les bombardements israéliens et les combats, d'intenses frappes aériennes ont visé un secteur proche du point de passage, selon des témoins cités par l’AFP.
Des bombardements ont également touché le nord de la bande de Gaza, un territoire pauvre d'environ 40 kilomètres de long et 10 de large où vivent quelque 2,4 millions d'habitants.
Défiant les mises en garde internationales contre une offensive majeure à Rafah, les troupes israéliennes mènent, depuis mardi, des incursions dans l'est de la ville, après plusieurs ordres d'évacuation lancés par l'armée aux habitants de la zone.
Environ 300.000 Palestiniens ont quitté les quartiers est depuis le premier ordre d'évacuation le 6 mai, selon l'armée.
- Décès d'un otage selon le Hamas -
Dans le nord de la bande de Gaza, l'armée a émis des ordres d'évacuation de Jabaliya et Beit Lahia, et fait état d'une "opération d'envergure" dans le quartier de Zeitoun dans la ville de Gaza. Selon elle, le Hamas "essaye de se reconstruire" dans plusieurs zones.
Les ordres d'évacuation ont été qualifiés d'"inacceptables" par le président du Conseil européen, Charles Michel, qui a appelé Israël à ne pas mener une "opération terrestre à Rafah".
Le Secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres, pour sa part, a mis en garde contre une "catastrophe humanitaire colossale" en cas d'assaut à Rafah, ville considérée par Israël comme le dernier bastion du Hamas dans le territoire palestinien.
Rappelant l'opposition de l'UE sur ce point, le chef de la diplomatie de l'Union européenne, Josep Borrell a jugé "intolérable" l'évacuation de la population massée à Rafah vers des "zones non sûres".
La branche armée du Hamas a annoncé sur Telegram le décès, samedi, d'un otage israélien retenu à Gaza depuis l'attaque du 7 octobre, et dont elle avait diffusé quelques heures auparavant des images de lui, vivant.
Elle a imputé sa mort à des "blessures subies après que des avions de combat sionistes (israéliens) ont pris pour cible le lieu où il était détenu il y a plus d'un mois".
Sollicitée, l'armée n'a pas souhaité commenter l'information dans l'immédiat.
En soirée, des milliers de personnes ont manifesté à Tel-Aviv pour réclamer le retour des otages. "Ramenez les maintenant !", lit-on sur une pancarte brandie par un manifestant.