Les autorités nigériennes ont annoncé jeudi la découverte d'une "cache d'armes" attribuée à la France, à l'issue d'une perquisition menée par la gendarmerie et la police nigériennes dans deux maisons qui étaient occupées par des soldats français.
"Des perquisitions opérées les 19 et 20 février 2024 par une équipe mixte de la gendarmerie, de la police scientifique et de la police judiciaire ont permis de faire une découverte qui donne froid au dos", a rapporté, jeudi soir, la télévision publique nigérienne, précisant que les perquisitions ont eu lieu dans les locaux de l'ancienne opération civilo-militaire européenne "Eucap Sahel" et dans une maison occupée par des instructeurs français avant leur départ du Niger.
"Il s'agit d'un vrai centre d'opération militaire, en même temps une cache d'armes et de munitions", a insisté la même source, expliquant que des lance-roquettes antichar, des fusils d'assaut, des drones, des grenades et des véhicules ont été découverts lors des perquisitions.
Toujours selon la télévision publique nigérienne, des cartes géographiques ont aussi été trouvées, dont une de la ville de Niamey "sur laquelle toutes les places stratégiques de la capitale ont été identifiées et marquées".
Dans le même endroit, la caméra de la télévision publique a montré un tableau sur lequel était inscrit en rouge : "La paix, on peut l'éviter".
Pour la télévision publique nigérienne, "au stade actuel de nos rapports avec la France, il s'agit d'actions soigneusement planifiées pour semer le chaos à Niamey".
Depuis le coup d'État du 26 juillet dernier contre le président Mohamed Bazoum, les rapports entre le Niger et la France se sont progressivement dégradés.
Suite au refus de Paris de leur reconnaître toute légitimité et son engagement à appuyer une intervention militaire de la Communauté économique des États de l'Afrique de l'Ouest (CEDEAO) pour rétablir le président renversé, les nouvelles autorités militaires nigériennes ont dénoncé tous les accords de défense entre le Niger et la France.
Dans la foulée, Niamey a exigé et obtenu le départ de tous les soldats français présents au Niger, alors que Paris fermait son ambassade à Niamey le 2 janvier 2024.