Le secrétaire d'Etat américain Antony Blinken a appelé samedi à la libération immédiate du président nigérien Mohamed Bazoum et au rétablissement de l'ordre démocratique dans le pays.
Les putschistes nigériens ont déclaré vendredi le général Abdourahamane Tchiani chef de l'Etat, affirmant qu'ils avaient évincé Bazoum lors du septième coup d'Etat militaire en Afrique de l'Ouest et du Centre en moins de trois ans.
Le général Tchiani, chef de la garde présidentielle au Niger est apparu à la télévision publique, en tant que nouvel homme du pays, après le coup d'État de mercredi.
Dans sa première adresse à la Nation en tant que président du “Conseil national pour la sauvegarde de la patrie” (CNSP), l'organe militaire qui s'est emparé du pouvoir, Abdourahamane Tchiani s'est attaqué à la politique sécuritaire et à la gestion économique de l'ancien régime.
"L'action du CNSP est motivée par la seule volonté de préserver notre chère patrie face, d’une part à la dégradation continue de la situation sécuritaire dans notre pays et à la mauvaise gouvernance économique et sociale d'autre part", a-t-il expliqué.
Appelant à la “sérénité” et au “calme”, le général Tchiani a tenu à réaffirmer la volonté du CNSP de “respecter tous les engagements internationaux souscrits par le Niger”.
Appels à la libération de Bazoum
Entre-temps, les appels à la libération du président déchu fusent de partout. L'Union africaine a "fermement" condamné ce coup de force au Niger, appelant au "retour immédiat et sans condition des militaires à leurs casernes".
Le Haut-Commissaire des Nations Unies aux droits de l'homme appelle à la libération de tous les membres du gouvernement nigérien encore détenus.
De son côté, le président Mohamed Bazoum, toujours séquestré par les militaires putschistes à Niamey, n’a pas encore démissionné.
Élu en avril 2021 pour un mandat de cinq ans, Mohamed Bazoum est le cinquième président à être déchu par un coup d'État militaire au Niger depuis l'indépendance du pays en 1960.
Wagner se cherche un rôle
Le chef des paramilitaires de Wagner, Yevgeny Prigojine, qui reste actif bien qu'il ait mené une mutinerie ratée contre les hauts gradés de l'armée russe le mois dernier, a salué le coup d'État militaire au Niger comme une bonne nouvelle et a proposé les services de ses combattants pour rétablir l'ordre.
Dans un message vocal diffusé sur les canaux de l'application Telegram, se présentant comme étant Prigojine, il ne revendique pas son implication dans le coup d'État, mais le décrit comme un “moment de libération des colonisateurs occidentaux” qui, selon lui, “n'a que trop tardé”.
"Ce qui s'est passé au Niger n'est rien d'autre que la lutte du peuple nigérien contre ses colonisateurs qui tentent de lui imposer leurs règles de vie et leurs conditions et de les maintenir dans l'état où se trouvait l'Afrique il y a des centaines d'années", indique le message, posté jeudi soir.
Mercredi, dès les premières heures de la matinée, un groupe des éléments de la garde présidentielle avait pris en otage le président Mohamed Bazoum et procédé à l'arrestation du ministre de l'Intérieur et de la décentralisation, Hamadou Souley Adamou assurant l'intérim de son collègue de la Défense nationale Alkassoum Indatou.
La présidence avait publié dans un premier temps un communiqué laissant entendre que l'armée a refusé de soutenir ce mouvement d'humeur avant de retirer le texte.