La visite à Taïwan de Pelosi, dénoncée par la Chine qui considère l'île comme partie intégrante de son territoire, intervient dans le cadre d'une tournée en Asie.
Etant la plus haute dignitaire américaine à se rendre sur l'île en un quart de siècle, Pelosi a été accueillie par le ministre taïwanais des Affaires étrangères à l’aéroport où elle et a eu droit à une réception officielle en grandes pompes.
Aussitôt arrivée, Pelosi a déclaré que sa visite ne contredit d’aucune manière la position des Etats-Unis concernant la question taïwanaise.
La cheffe des démocrates au Congrès a mis ainsi fin aux conjectures qui durent depuis le début de son périple asiatique dimanche dernier, attisées par les menaces de Pékin à l’encontre des Etats-Unis de représailles et de "conséquences irréversibles" si Nancy Pelosi mettait à exécution sa promesse de visiter Taïwan.
La Chine a qualifié de "trahison" et de "déplorable" l’attitude de Washington à l'égard de Taïwan qui, selon elle, ne sert qu'à saper la crédibilité américaine.
Le géant asiatique a encore une fois brandi le principe d'"une seule Chine" comme fondement politique et ligne rouge dans ses relations avec les autres pays.
La Russie n’était pas du reste. Le Kremlin a insisté qu’une visite à Taïwan de la présidente démocrate de la Chambre américaine des représentants constituerait une "pure provocation".
"Nous ne pouvons pas dire avec certitude pour l'instant si elle s'y rendra ou non, mais tout ce qui concerne cette tournée et l'éventuelle visite à Taïwan est une pure provocation", a déclaré aux journalistes le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov.
La Chine estime que Taïwan, peuplée d'environ 23 millions d'habitants, est l'une de ses provinces, qu'elle n'a pas encore réussi à réunifier avec le reste de son territoire depuis la fin de la guerre civile chinoise (1949).
Opposé à toute initiative donnant aux autorités taïwanaises une légitimité internationale, Pékin est vent debout contre tout contact officiel entre Taïwan et d'autres pays.