La menace d’une crise énergétique majeure plane sur l'Europe à l'approche de l'hiver, tandis que les différents pays continuent de prendre des mesures pour y faire face.
France
Une ville française a décidé de distribuer des manteaux d'hiver aux écoliers, car il y aura moins de chauffage dans les écoles, ont rapporté les médias locaux.
Gabriel Daube, le maire de Periers en Normandie, a déclaré que les bâtiments publics ne seront pas chauffés au-delà de 19 degrés Celsius dans le cadre de mesures d'économie d'énergie.
"C'est une disposition qui vient compléter toute une série de mesures visant à réduire la facture énergétique de la commune", a-t-il déclaré au réseau radiophonique France Bleue
Le maire de Periers a évalué le coût des manteaux à près de 6 000 € (5 860 $) pour un total de 350 élèves. Mais l'investissement sera rentable, a-t-il poursuivi, puisqu'il s'était fixé pour objectif d'économiser au total 10 % des coûts énergétiques, ce qui correspondrait à environ 20 000 €.
Selon Gabriel Daube, les chauffages des bâtiments publics seront réglés à 19 °C et l'éclairage public sera complètement éteint à partir de 23 heures, heure locale.
Royaume-Uni
Les autorités britanniques de régulation de l'énergie ont averti que le pays pourrait être confronté à un "risque important" de pénurie de gaz cet hiver.
Cette pénurie pourrait signifier que les grands consommateurs industriels britanniques devront cesser d'utiliser du gaz en cas où la pénurie, principalement due aux conséquences de la guerre faisant actuellement rage entre la Russie et l'Ukraine créerait une situation d’urgence.
Cet avertissement a été formulé dans une lettre adressée, la semaine dernière, au Times of London, par le bureau des marchés du gaz et de l'électricité (Office of Gas and Electricity Markets ou OFGEM).
Plus tôt dans la journée de lundi, l'Agence internationale de l'énergie (AIE) a déclaré que les marchés mondiaux du gaz naturel resteraient tendus l'année prochaine, en raison de la baisse des flux de gaz de la Russie vers l'Europe, des prix élevés du gaz et de l'impact des mesures permettant d'économiser de l'énergie.
La réduction du flux de gaz naturel de la Russie vers l'Europe provoque de nouvelles flambées des prix internationaux et perturbe également les échanges commerciaux, entraînant des pénuries de carburant dans certaines économies émergentes et en développement, selon l'AIE.
Belgique
La Belgique envisage d'imposer aux entreprises du secteur de l'énergie des taxes plus importantes que celles prévues par le plan d'urgence de l'UE, ce qui permettrait à l'État de dégager plus de 4,7 milliards d'euros (4,6 milliards de dollars) de recettes supplémentaires pour faire face à la crise économique, ont rapporté, lundi, les médias locaux.
Le gouvernement fédéral belge a dévoilé une proposition visant à taxer les bénéfices excédentaires des entreprises productrices d'énergie, qui va bien au-delà du plan sur lequel les pays de l'UE se sont mis d'accord vendredi, a déclaré la vice-première ministre Petra De Sutter lors de l'émission matinale du diffuseur Radio1.
Elle a également expliqué que le gouvernement estime pouvoir collecter 4,7 milliards d'euros sur une durée de deux ans pour soutenir les ménages et les entreprises vulnérables.
Alors que les ministres de l'énergie de l'UE sont parvenus à un accord politique autour d'un texte qui permet de fixer un plafond à 180 euros/mégawattheure pour les producteurs d'électricité bénéficiant de coûts de production nettement inférieurs au prix du marché en raison de la crise actuelle, comme les entreprises du secteur nucléaire ou des énergies renouvelables, la Belgique prévoit quant à elle d'imposer une taxe à partir de 130 euros/MWh.
La proposition du ministère fédéral de l'énergie prévoit également d'étendre la période d'imposition à deux ans au lieu des sept mois prévus par l'UE, et d'instaurer un prélèvement rétroactif sur les bénéfices des entreprises de janvier 2022 à fin 2023.
Le gouvernement prévoit de lever 1,2 milliard d'euros cette année et 2,3 milliards d'euros supplémentaires l'année prochaine, en plus des 600 millions d'euros que les entreprises de combustibles fossiles devaient verser chaque année au titre de la contribution de solidarité en cas de crise.
Le plan doit encore être adopté par le Parlement fédéral belge.
Allemagne
L'Allemagne pourrait ne pas atteindre ses objectifs d'économie de gaz en raison de températures plus froides que la moyenne enregistrées le mois écoulé, ont rapporté, lundi, les médias locaux.
L'objectif du gouvernement allemand de remplir les installations de stockage de gaz à 95 % d'ici le 1er novembre est désormais compromis, a rapporté le site d'information Business Insider.
Selon un rapport de la Deutsche Bank, publié par le site d'information, les ménages allemands doivent réduire leur consommation de gaz d'au moins 20 % pour éviter les pénuries pendant l'hiver.
Mais les ménages ont déjà augmenté leur consommation en septembre, par rapport à l'année dernière, ont indiqué des experts au site d'information.
Si les ménages allemands réduisent leur consommation de gaz de 15 %, le pays évitera probablement les pénuries jusqu'à début mars, selon les experts, qui expliquent toutefois que si la consommation ne baisse que de 10 %, les installations de stockage de gaz seront vides en février.