Un couvre-feu sera instauré, mardi soir, dans l'archipel français de Mayotte, après le passage dévastateur et meurtrier du cyclone Chido. Lundi soir, le président Macron a qualifié la situation de “tragédie” et il a annoncé qu’il se rendrait sur l’île de l’Océan Indien dans les jours prochains.
Le dernier bilan évoque une vingtaine de morts, mais dans les quartiers pauvres et les bidonvilles les autorités craignent en effet de retrouver principalement des cadavres. Certains bidonvilles ont été purement et simplement rayés de la carte. Les secouristes s'attendent à trouver de nombreuses victimes dans les décombres des bidonvilles, très peuplés, notamment dans les hauteurs de Mamoudzou, la capitale.
Kassandrah Chanfi confie à TRT Français qu’elle habite Mamoudzou et qu’elle a tout perdu. Son appartement était au dernier étage et le toit de l’immeuble est parti, elle dort chez des amis.
“Il faut que l’Etat se mobilise et qu’il déclare l’état de catastrophe naturelle pour que les assurances entrent en jeu et qu’on puisse reconstruire”, dit-elle.
Le cyclone Chido a été particulièrement puissant avec des vents qui ont parfois atteint les 260 km/h. Les collines normalement couvertes d’arbres sont dénudées. Même les bâtiments récents n’ont pas résisté, le toit du centre hospitalier n’a pas tenu non plus. Selon le ministre de l’Intérieur démissionnaire Bruno Retailleau, 70% des habitations ont été touchées.
L’aide humanitaire arrive petit à petit et Kassandrah Chanfi loue la solidarité entre Mahorais et la solidarité nationale de la métropole, mais elle dit craindre les pillages, elle accueille donc avec satisfaction l’annonce de l'instauration d’un couvre-feu.
Le ministre de l’Intérieur démissionnaire a également promis que 50% du réseau d’eau sera rétabli dans les deux jours mais une grande partie de l'île n’a toujours pas d’électricité ou de réseau mobile et de nombreuses routes sont coupées par des arbres ou des glissements de terrain.
