"Mayotte est devenu un territoire de peur, de traumatisme et de deuil", a déclaré devant la presse Madi Madi Souf, le président de l'association des maires de Mayotte depuis le siège de l'Association des Maires de France.
"Nous exigeons que l'indifférence et le mépris cessent. La France se doit de protéger ses citoyens. Si la terreur et le chaos sont tolérés à Mayotte, si l'Etat considère que sa mission régalienne d'assurer la sécurité ne l'oblige pas à plus et à mieux dans notre département, c'est que nous ne sommes pas égaux au sein de la Nation", a-t-il poursuivi.
Mi-septembre, les élus de cet archipel de 374 km2 niché entre les Comores et Madagascar, avaient décidé de fermer écoles primaires et administrations locales afin de manifester leur exaspération face à l'insécurité, sur fond de grande pauvreté et de crise migratoire.
"La violence a atteint un stade invivable" et "si l'Etat ne fait rien, des citoyens vont s'en charger", redoute la députée Estelle Youssouffa. "On est dans une zone de non-droit et on va vraiment basculer dans l'anarchie".
Elle évoque comme d'autres élus la formation de sortes de milices citoyennes, signe que la population a le "sentiment que l'Etat est dépassé, que la police est dépassée".
Outre la sécurité, les élus en visite à Paris demandent à l'Etat une réponse plus ferme sur l'immigration.
Quant au volet judiciaire, ils disent attendre un calendrier après l'annonce du ministre de la Justice de l'ouverture d'un deuxième centre pénitentiaire dans l'archipel ainsi que celle d'un centre éducatif fermé.
En visite en août, le ministre de l'Intérieur et des Outre-Mer Gérald Darmanin avait promis des renforts de gendarmerie, qui devraient être disponibles l'été prochain.