La société militaire privée américaine Bancroft Global Development discute avec les autorités centrafricaines pour prendre pied dans le pays. Cette annonce intervient alors que le groupe russe de sécurité Wagner, implanté depuis 2018 dans le pays, est en pleine réorganisation depuis la mort de leur fondateur Evguéni Prigojine, le 23 août dernier.
La disparition de Prigojine dans le “crash” d’un avion privé a jeté une ombre sur la suite de la coopération militaire entre Wagner et la RCA.
Dans un récent entretien avec Radio Ndeke Luka, le porte-parole de la présidence, Albert Yaloké Mokpème a confirmé les négociations avec les États-Unis, expliquant que la République centrafricaine (RCA) effectuait “ un travail de diversification de ses relations ” en matière de sécurité.
“ Dans le cadre de la reconstruction de l’armée nationale (…), nous avons fait appel à des partenaires parmi lesquels la Fédération de Russie, l’Angola, le Maroc, la Guinée (…) qui nous aident à former nos soldats ”.
Albert Yaloké Mokpème s’est gardé de préciser si les cadres de Bancroft étaient déjà sur le terrain.
Dans le cadre de la collaboration militaire entre les deux pays, les Américains avaient installé de 2011 à 2017 une base militaire dans l’est de la RCA pour traquer les rebelles de l’Armée de résistance du Seigneur (LRA) de l'Ougandais Joseph Kony, toujours recherché par la CPI.
Expliquant le retrait des marines, Thomas Waldhauser à la tête du commandement américain pour l’Afrique (Africom) en 2017, disait avoir atteint ses objectifs. “La LRA compte aujourd’hui 100 membres actifs contre plusieurs milliers il y a une dizaine d’années”, soutenait à l’époque le commandant d’Africom.
Au-delà des déclarations des autorités centrafricaines sur la nécessité de former une “armée efficace”, des analystes comme Raphaël Mvogo, spécialité de l’Afrique de l’Ouest, soutient que “les États-Unis cherchent à contrer l’influence grandissante de la Russie en Afrique à travers Bancroft qui a déjà fait ses preuves en Somalie “.