Cavusoglu a indiqué le soutien de son pays à l'intégrité territoriale de l'Ukraine, dans son intervention lors d'un symposium intitulé "Quelle est la part de l'Europe dans l'Europe ?" organisé dans le cadre du 17e Forum stratégique de Bled, qui s'est tenu en Slovénie. Il a souligné qu'Ankara soutient Kiev plus que de nombreux alliés de l’OTAN, tout en poursuivant parallèlement une politique de dialogue avec la Russie.
Le chef de la diplomatie turque a déclaré qu’Ankara maintenait le dialogue avec les administrations de Kiev et de Moscou par le biais de divers canaux, précisant que ces canaux existent depuis le début et resteront en place à l'avenir.
Le ministre turc a abordé l'accord sur l'exportation des céréales ukrainiennes, notant qu'à la date de dimanche, 56 navires avaient jusqu’ici pris la mer avec 1,3 million de tonnes de céréales à leurs bords.
La Turquie, les Nations unies, la Russie et l'Ukraine ont signé le 22 juillet à Istanbul, un accord pour reprendre les exportations de céréales depuis trois ports ukrainiens de la mer Noire. Ces exportations avaient été interrompues en raison de la guerre entre la Russie et l'Ukraine, qui en est à son septième mois.
En réponse aux allégations selon lesquelles la Turquie a favorisé la poursuite de la guerre en augmentant le volume de ses échanges avec la Russie, Mevlut Cavusoglu a rappelé que son pays a mis en œuvre la convention de Montreux sur le transit des navires de guerre depuis les détroits turcs pendant les périodes de guerre et qu'il a fermé son espace aérien aux avions militaires russes.
Il a expliqué que son pays refusait, par principe, de prendre part aux sanctions unilatérales, "de sorte que notre commerce avec la Russie se poursuit, mais nous ne permettons jamais à la Russie de contourner les sanctions."
Le 24 février, la Russie a lancé une opération militaire en Ukraine, qui a suscité le rejet de la communauté internationale et l'imposition de sanctions économiques à l'encontre de Moscou.
Pour mettre fin à son opération, la Russie exige de Kiev qu'elle renonce à son projet de rejoindre des entités militaires, ce que cette dernière considère comme une "ingérence" dans ses affaires intérieures.