Les ministres de l'Énergie de l'Union européenne (UE) sont parvenus, ce mardi, à un accord politique en vertu duquel l’UE réduira la consommation de gaz naturel, sur fond de menaces russes de suspendre les approvisionnements.
Le gouvernement tchèque, qui assure la présidence tournante du Conseil de l’UE, a annoncé dans un tweet que "les ministres de l'Énergie de l'UE sont parvenus à un accord politique pour la réduction de la demande de gaz, avant la prochaine saison hivernale", ajoutant que "ce n'était pas une mission impossible".
L’accord a été conclu lors d’une réunion extraordinaire des ministres de l'Énergie pour discuter du plan d'urgence hivernal de la Commission européenne, qui vise à réduire la consommation de gaz naturel de l'UE à hauteur de 15 %, entre août et mars prochains, dans la crainte que la Russie interrompt ses approvisionnements en riposte aux sanctions européennes à son encontre, en raison de la guerre que les Russes mènent actuellement contre l'Ukraine.
Cette décision permettra aux États membres de l'UE de remplir leurs réserves souterraines de gaz, qui en sont actuellement à un volume de 66 % de la capacité totale de stockage, et de réduire l'écart futur entre l'offre et la demande, afin d’éviter les pénuries pendant la saison hivernale.
L'Union européenne s'était auparavant fixée l’objectif de remplir les réserves souterraines de gaz à 80 % de sa capacité, d'ici octobre prochain, cela pourrait éventuellement être possible, mais son coût politique serait énorme.
Plus tôt dans la journée, le ministre tchèque de l'Énergie, Jozef Sikela, a déclaré que la réduction des expéditions de gaz russe était "une nouvelle preuve" de la nécessité de réduire la dépendance énergétique vis-à-vis de la Russie "le plus tôt possible".
Ces déclarations s’inscrivent dans le cadre de la réponse de la présidence de l'Union européenne à l'annonce de la compagnie gazière russe Gazprom, lundi, de la réduction de la moitié des approvisionnements en gaz naturel vers l'Europe, via le gazoduc Nord Stream 1, baissant ainsi la capacité d’approvisionnement à 20 %.
C'est la deuxième fois que la Russie réduit ses flux de gaz vers l'Europe, la première réduction ayant eu lieu à la mi-juin, lorsqu'elle a réduit ses exportations via le gazoduc Nord Stream 1 de 60 %, invoquant des retards dans le retour des équipements dont la maintenance est exécutée au Canada, à cause des sanctions.
Les exportations de gaz naturel russe vers l'Europe ont repris via le gazoduc Nord Stream 1, dans la journée de jeudi dernier, après un arrêt complet qui a duré 10 jours, à la suite de "travaux de maintenance", avant de reprendre avec seulement 40 % de sa capacité totale.