L'Ukraine a affirmé vendredi avoir reçu à plusieurs de ses représentations diplomatiques en Europe des colis contenant des "yeux d'animaux", dénonçant une "campagne planifiée de terreur" de Moscou, deux jours après qu'une lettre piégée eut blessé un de ses employés à Madrid.
"Des colis sanglants sont arrivés aux ambassades en Hongrie, aux Pays-Bas, en Pologne, en Croatie, en Italie, en Autriche, aux consulats généraux de Naples et de Cracovie, et au consulat de Brno", a indiqué dans un communiqué sur Facebook le porte-parole de la diplomatie ukrainienne, Oleg Nikolenko.
"Les colis contenaient des yeux d'animaux", a-t-il détaillé. Avant d'ajouter, sans donner plus de détails: "Les emballages eux-mêmes étaient trempés dans un liquide de couleur spécifique et avaient une odeur similaire".
"Nous avons des raisons de croire qu'une campagne bien planifiée de terreur et d'intimidation des ambassades et consulats ukrainiens est en cours", a fustigé vendredi le ministre ukrainien des Affaires étrangères, Dmytro Kouleba, cité dans le communiqué.
"Ces tentatives (d'intimidation) sont inutiles", a-t-il souligné, visant la Russie qui a connu plusieurs défaites humiliantes sur le terrain militaire ces dernières semaines en Ukraine.
Kiev a dit dans le communiqué "coopérer avec les forces de l'ordre des pays étrangers pour enquêter sur tous les cas de menaces, identifier les personnes impliquées et les traduire en justice".
L'annonce de colis suspects intervient deux jours après qu'une lettre piégée a explosé à l'ambassade ukrainienne à Madrid, blessant "légèrement" un employé qui la manipulait, selon la police nationale espagnole.
Dans la capitale espagnole, une source policière espagnole a confirmé vendredi à l'AFP l'envoi d'un "courrier suspect" à l'ambassade d'Ukraine, sans faire référence à son contenu.
Selon cette source, le paquet a été intercepté à 13H00 GMT par les services de sécurité de l'ambassade. Le bâtiment a été immédiatement évacué et des analyses ont été effectuées sur le courrier, qui n'ont pas révélé la présence d'explosifs.
"Une analyse plus approfondie" du courrier "est en cours", a précisé la source policière.
A La Haye (Pays-Bas), une journaliste de l'AFP a, elle, vu une voiture de police à l'arrêt à proximité de l'ambassade d'Ukraine juste avant 12H30 GMT, avant qu'elle ne quitte rapidement les lieux.
Un employé de l'ambassade accueillant des citoyens ukrainiens, qui attendent leur rendez-vous dans un container aménagé en salle d'attente en face du bâtiment, s'est refusé à tout commentaire.