Depuis un certain temps les sans-abri et les demandeurs d'asile qui attendent d'être installés sont transférés de la capitale vers d'autres régions (Others)

Ces sans-abri ont été transportés en bus vers différentes villes telles que Strasbourg et Orléans et ont été éloignés du centre de Paris.

Selon un rapport de l'organisation "Le Revers de la Médaille", qui regroupe des associations d'aide aux migrants en situation irrégulière, 12.545 sans-abri, dont 3.434 enfants et 3.434 migrants en situation irrégulière, ont été expulsés depuis un an des campements d'Ile-de-France situés dans la zone où se trouve le village olympique.

Ce rapport, publié en juin indique que 500 sans-abri ont été évacués de leur lieu de séjour le 26 avril 2023 dans la région de l'Ile-Saint-Denis près du village olympique, qui a été construit pour accueillir les athlètes.

"Il est difficile de ne pas établir un lien entre cette évacuation et les Jeux olympiques de Paris", note le rapport.

Espérance , responsable de l'association Timmy, qui n'a pas souhaité communiquer son nom de famille, a affirmé au correspondant de l'Agence Anadolu que depuis un certain temps les sans-abri et les demandeurs d'asile qui attendent d'être installés sont transférés de la capitale vers d'autres régions, contrairement aux pratiques qui avaient lieu dans le passé.

Considérées comme une tache dans le paysage parisien

Elle a en outre indiqué que les autorités, qui ont, par ailleurs, mis en place 5.000 logements d'urgence pour accueillir le personnel des Jeux olympiques et de la Coupe du monde de rugby, ont invoqué le manque de logements adéquats à Paris et dans ses environs pour justifier le transfert des sans-abris vers d'autres régions. .

“Les personnes les plus vulnérables, celles qui vivent dans la rue sont sacrifiées pour une image qui ne correspond pas à la réalité. En résumé, ces personnes sont perçues comme une tache dans le paysage", a-t-elle déploré.

"Toute une population est pénalisée, en marge de ces Jeux Olympiques, parce que le gouvernement ne souhaite pas qu’elle soit dans le champ de vision des touristes. C’est pourquoi elles sont redirigées en Province", a ajouté la responsable de cette association créée en 2015

"On les déracine , de tout tissu social, cela s’applique également aux personnes qui sont ici depuis des années. Certaines personnes reçoivent des soins médicaux, d’autres ont un suivi juridique ou administratif, même les jeunes sans abris scolarisés ont été déplacés", a-t-elle fait remarquer, notant que ces personnes étaient coupées des liens qu'elles avaient établis et qu'elles étaient orientées vers une direction inconnue.

"Le consentement des sans-abri n'a pas été obtenu dans le cadre de ces déplacements en dehors de Paris", a-t-elle encore noté.

Pour cette bénévole, il serait très difficile pour les sans-abri et les migrants vivant dans les environs de Paris d'être placés dans d'autres régions malgré les procédures officielles.

En outre, elle a fait remarquer que si l'on garantissait à ces personnes un hébergement correct, certaines d'entre elles seraient peut-être disposées à sortir de Paris.

"Il est très pénible d'être mis dans un bus sans en connaître la destination", a indiqué Espérance qui reproche également aux autorités de ne pas avoir informé les associations d'aide aux sans-abri à l'avance de ces expulsions.

"Dans la ville de Montreuil, a-t-elle poursuivi, un immeuble où vivaient des sans-abri a été évacué en mai au matin, et toutes les personnes présentes ont été transférées au commissariat de police et certaines ont ensuite été emmenées au centre de rétention administrative".

Pressions sur les enfants migrants pour qu'ils demandent l'asile

Espérance a déclaré que certains enfants étrangers renvoyés de Paris ont été invités à demander l'asile en tant qu'adultes afin de continuer à bénéficier du service d'hébergement, et qu'il leur a été conseillé de ne pas accepter une demande d'asile qui ne couvrait pas leur situation.

Espérance a souligné que les enfants migrants qui n'acceptaient pas l'option qui leur était proposée étaient jetés à la rue ou réintroduits à Paris.

"Nous savions très bien qu'ils (les sans-abri) seraient d'une manière ou d'une autre éloignés pendant les Jeux olympiques", a conclu Espérance, critiquant le manque d'ouverture de la préfecture pour discuter de la question avec les associations.

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Agences