Comme l'avait promis Emmanuel Macron lors de sa campagne présidentielle, la contribution à l'audiovisuel public s’apprête à être supprimée cette année pour améliorer le pouvoir d’achat des Français. Cette taxe qui concerne les 28 millions de foyers équipés d'un téléviseur, ou "dispositif assimilé" et d'un montant de 138 euros dans l'Hexagone et de 88 euros en Outre-mer, rapporte chaque année 3,7 milliards d'euros et sert à financer les médias de l'audiovisuel publics. Selon un rapport du Sénat, sur cette somme, 65% est alloué à France Télévisions, 15,9% à Radio France, 7,5% à Arte, 7% à France Médias Monde, 2,4% à l'INA et 2,1% à TV5 Monde.
La loi "pouvoir d'achat" contenant la mesure va être présentée en Conseil des ministres mercredi 6 juillet et si elle est adoptée, il faudra trouver une autre ressource pour remplacer les 3,7 milliards d'euros.
Pour remplacer la redevance, le gouvernement souhaite intégrer le financement des médias publics dans le budget de l'État, où le budget sera soumis à la validation du Parlement comme l’a fait l’Espagne ou les Pays-Bas. Dans ce cas, ce seront les hommes politiques qui décideront du budget alloué aux médias publics et qui pourront donc avoir une main sur le fonctionnement des médias. Selon une étude récente, si les Français se prononcent pour la suppression de la redevance, ils ne sont qu'une minorité en faveur d'une intégration dans le budget de l'État.
Le fruit du débat n’est pas la suppression ou non de la redevance mais plutôt le remplacement de cette source de budget des médias. Les organisations syndicales des médias publics s’inquiètent d’une perte d’indépendance du service public ainsi qu'une réduction budgétaire sur le long terme. En effet, un nouveau gouvernement pourra baisser le financement à sa guise dans les années à venir.
Pour protester contre cette décision, les salariés des médias de l'audiovisuel public ont fait une grève et perturbé le fonctionnement des antennes mardi 28 juin.
Pour remplacer la redevance, les syndicats réclament la mise en place d'une taxe universelle affectée à l'audiovisuel public qui sera moins élevé que le montant actuel.
Chaque pays européen procède à une stratégie différente pour financer les médias publics. En Espagne le budget des médias publics est intégré directement à celui de l’État, alors qu’en Italie la redevance est directement intégrée à la facture d’électricité. Quant à la Finlande, les foyers paient l'impôt en fonction de leurs revenus mais les entreprises, les personnes morales, les municipalités et fondations payent également cet impôt. Au Royaume-Uni, le gouvernement de Boris Johnson a annoncé que la taxe qui finance la BBC, la fameuse “license fee”, sera supprimée en 2027.