La Grèce, où une vague de chaleur est attendue, a donné le coup d'envoi, suivie par la plupart des autres pays de l'Union européenne, dont l'Allemagne ou la France.
Plus de 360 millions d'Européens sont appelés aux urnes pour désigner 720 membres du Parlement européen. Les Pays-Bas avaient lancé le scrutin, jeudi, en confirmant, selon des estimations, une poussée du parti d'extrême droite de Geert Wilders, même s'il doit se contenter de la deuxième place derrière la coalition sociale-démocrate et écologiste.
La "grande coalition" actuelle droite/socialistes/libéraux, qui forge les compromis dans l'hémicycle européen, devrait, selon les sondages, conserver cette majorité, mais voir sa marge de manœuvre réduite, l'obligeant à trouver des forces d'appoint et augurant d'intenses tractations.
La mobilisation de l'électorat est un des grands enjeux de ce scrutin.
En France, où 49 millions de Français sont appelés aux urnes afin de désigner 81 eurodéputés, le président Emmanuel Macron a appelé à faire barrage à l'extrême droite, estimant que le risque était que l'Europe se retrouve "bloquée".
Les derniers sondages placent le Rassemblement national (RN) de Jordan Bardella en tête, avec plus de 30% des voix, loin devant Renaissance, le parti du président français, ou de la gauche sociale-démocrate emmenée par Raphaël Glucksmann.
Recul annoncé des écologistes
En Allemagne, l'extrême droite rassemblée derrière l'AfD, est, également, en embuscade, en dépit des derniers scandales qui l'ont éclaboussée. Sa tête de liste, soupçonnée de financements russe et chinois, a été exclue du groupe auquel elle appartenait au Parlement européen.
Les conservateurs allemands devraient arriver largement en tête, avec 30,5% des voix, selon un sondage, soit un revers cuisant pour le chancelier social-démocrate Olaf Scholz. Son parti et les Verts bataillent pour la seconde place avec l'AfD, qui capitalise sur une conjoncture morose et sur les craintes liées à l'immigration.
La plupart des analystes s'attendent à un recul des écologistes dans la majorité des pays, notamment en France où ils courent le risque de ne pas franchir la barre des 5%, indispensable pour envoyer au moins un député à Strasbourg.
En Espagne, le scrutin est surtout perçu comme une revanche après les élections législatives du 23 juillet dernier, qui avaient vu le Parti populaire (droite, PP) l’emporter mais sans être capable de rassembler une majorité avec l’extrême droite.
Le PP devrait arriver en tête, mais le score du parti d'extrême droite Vox sera particulièrement scruté. Il devrait obtenir un peu moins de 10% des voix, selon les sondages.
Meloni au centre du jeu
Les résultats de l'extrême droite seront tout autant surveillés en Scandinavie, où elle est déjà au pouvoir en Finlande et soutient, sans y participer, le gouvernement en Suède.
Au Danemark, le vote a lieu au lendemain de l'agression subie par la Première ministre Mette Frederiksen, après l'attaque au couteau visant son homologue slovaque, le populiste Robert Fico.
En Italie, où le vote a débuté samedi et se poursuivait dimanche, le parti post-fasciste Fratelli d'Italia (FDI) de la cheffe de gouvernement, Giorgia Meloni, pourrait envoyer 22 eurodéputés dans l'hémicycle, contre six actuellement.
Cette élection "va déterminer les cinq prochaines années", a assuré, samedi, Mme Meloni, qui a réaffirmé vouloir "défendre les frontières contre l'immigration illégale, protéger l'économie réelle, lutter contre la concurrence déloyale".
Les eurodéputés auront comme toute première tâche, après l'élection de leur président(e), celle de confirmer le choix du futur président de la Commission européenne. Mme von der Leyen souhaite rempiler pour un nouveau mandat de cinq ans et chaque voix comptera dans l'hémicycle en juillet ou en septembre prochain.