A Rouffach en Alsace, une entreprise prépare le matériel de vote pour le 1er tour du 30 juin / Photo: AFP (AFP)

Ce fut d’abord un amusement. Les séances Grand Guignol d’Eric Ciotti barricadé dans le quartier général des Républicains, les Républicains qui glissent encore plus à droite, ceux qui s’accrochent au bastingage, les Insoumis pas assez soumis au chef qui se voient refuser une circonscription, le couple de Reconquête qui divorce juste après leurs 7% aux élections, et un Président de la République qui dissout l’Assemblée et lance un dramatique: “c’est moi ou le chaos !”

Aujourd’hui, à quelques jours du premier tour du scrutin, on sent poindre l’inquiétude. En Allemagne, choquée par la montée de l’AfD scrutin après scrutin, on mesure ce qu’un parti euro-sceptique au pouvoir peut entraîner. L’aide à l’Ukraine sera remise en question, le couple franco-allemand moteur de l’Union européenne ne sera plus. Le journal Süddeutsche Zeitung titre “la France a la fièvre”, Le Tagespiegel explique lui que le gouvernement d’Olaf Scholz craint pour la sécurité de l’Ukraine et pour la coopération européenne. Marine Le Pen a déclaré maintes fois que Berlin n’était pas le bon partenaire pour la France, insiste le quotidien allemand.

La Hongrie se réjouit d'une victoire possible du RN

De l’autre côté de la Manche, où des élections législatives ont aussi lieu le 4 juillet, on se moque, mais l’inquiétude est également palpable. Tous les médias prédisent une défaite du camp Macron, et compare le coup de poker d’Emmanuel Macron au référendum sur l’UE lancé par David Cameron persuadé qu’il était de voir ses compatriotes rejeter la sortie de l’UE. Le très conservateur Telegraph prédit une instabilité en France si le couple Bardella-Le Pen arrive au pouvoir.

Du côté des travaillistes qui vont sans doute gagner les élections du 4 juillet, on s’inquiète de l’arrivée possible au pouvoir d’un anti-européen. Le travailliste Keir Starmer qui pourrait être le nouveau Premier ministre britannique est un pro-européen convaincu. Enfin, les britanniques aimant bien donner des surnoms à leurs amis “frogs”, ont déjà un surnom pour Jordan Bardella, “le TikTok King”.

Il y a aussi de l'incompréhension comme en Espagne ou en Italie, la dissolution de l’Assemblée française fait la Une des journaux, sans que les analystes comprennent bien le coup de poker de Macron.

Bardella surnommé le TikTok King

Enfin, il y a le camp des réjouis, comme la Hongrie. Marine le Pen a clairement déclaré qu’elle se sentait proche du groupe des réfractaires au sein de l’Union européenne comme la Hongrie ou la Pologne. Le premier ministre Hongrois s’enthousiasme de l’arrivée possible au pouvoir en France des “partisans de la paix”, comprenez ceux qui défendent une solution négociée au conflit ukrainien.

Dans les sondages, le Rassemblement national est toujours en tête du premier tour. La consultation Ipsos-Le Monde publiée le 27 juin donne 36% des intentions de vote au RN, le nouveau Front populaire arrive second avec 29% et le camp présidentiel en 3e position avec 19% des voix.

TRT Francais