Le Burkina Faso souhaite que la Russie "soit un allié dans la lutte contre le terrorisme" / Photo: AA (AA)

"Nous souhaitons que la Russie soit un allié dans la lutte contre le terrorisme, comme tous nos partenaires. Nous savons que la Russie est une grande puissance et si la Russie veut, elle peut vraiment nous aider dans ce domaine", a déclaré le chef du gouvernement burkinabè dans un entretien accordé à la chaîne de télévision russe RT, dont la vidéo est largement partagée ce mercredi dans la presse locale et les médias sociaux burkinabè.

Le responsable burkinabè a soutenu que la priorité des priorités au Burkina Faso reste le domaine sécuritaire et que cela a été discuté avec les autorités russes lors de son séjour à Moscou.

"Nous avons discuté de cette question. Mais au-delà du domaine sécuritaire, nous avons discuté d’autres domaines, car la question de la sécurité est conjoncturelle et nous espérons que d’ici quelque temps, nous allons régler ce problème. Mais au-delà de cela, il faut que nos relations se poursuivent car nous avons tous intérêt à gagner", a-t-il souligné.

"Nous aimerions que les relations se renforcent davantage. Car la Russie est une grande nation", a-t-il répété.

"Nous aimerions que la Russie reprenne la place qui lui revienne en tant que grande nation dans mon pays parce qu’il y a une histoire et une expérience de la Russie et nous aimerions qu’elle partage cela avec nous", a affirmé le Premier ministre burkinabè, se réjouissant de "l’ouverture" notée chez les personnalités russes rencontrées lors de son séjour.

"Les autorités russes sont ouvertes et ce que nous aimerions c’est renforcer les relations de coopération dans tous les domaines possibles entre la Russie et le Burkina Faso", a-t-il encore assuré, ajoutant : "Nous souhaitons avoir plus de produits russes chez nous pour diversifier notre partenariat et ne pas être lié seulement aux Occidentaux".

Le chef du gouvernement burkinabè a, dans ce cadre, promis que le Burkina Faso participera au forum Russie-Afrique prévu pour 2023.

Brouille diplomatique entre le Burkina Faso et le Ghana

Confronté à une crise sécuritaire alimentée par des attaques terroristes menées depuis 2015, en plus des actions internes de reconquête du territoire, le Burkina Faso s’est également engagé à diversifier ses partenariats dans le domaine militaire afin d’intensifier la lutte contre le terrorisme. Ce choix est motivé, notamment, par le rejet grandissant des populations de la présence française sous toutes ses formes.

C’est dans ce contexte que le Président ghanéen Nana Akufo-Addo a affirmé, mardi dernier à Washington où il participait au sommet États-Unis – Afrique, que le Burkina Faso a fait appel aux services de la compagnie militaire privée russe, Wagner, pour lutter contre les groupes "terroristes" en contrepartie de l’exploitation d’une mine d’or dans le sud du pays.

Ouagadougou avait vite réagi à cette sortie du Président ghanéen en convoquant l’ambassadeur du Ghana au Burkina Faso, Boniface Gambila Adagbila, à une "audience urgente" vendredi, et en rappelant le même jour son ambassadeur à Accra, le général Pingrenoma Zagré pour "consultation".

L’Ambassadeur du Ghana avait assuré vendredi que la déclaration de son président ne visait pas à condamner le Burkina Faso, ni à semer le doute dans les esprits, mais l’intention était surtout d’attirer l’attention des partenaires afin de susciter un grand intérêt à l’endroit du Burkina Faso, selon le ministère des Affaires étrangères du Burkina Faso.

AA