Le président russe Vladimir Poutine a signé, ce mardi, un décret approuvant la doctrine nucléaire actualisée de Moscou.
Selon le document publié sur le site internet du gouvernement, une agression contre la Russie et ses alliés par un pays non nucléaire avec le soutien d'un État nucléaire sera considérée comme une attaque conjointe.
En outre, la Russie pourrait utiliser des armes nucléaires dans une menace critique pour sa souveraineté et son intégrité territoriale, ainsi que pour son État allié, la Biélorussie.
La doctrine révisée comprend également une liste des opposants contre lesquels la dissuasion nucléaire est mise en œuvre et les conditions de son utilisation, y compris le lancement de missiles balistiques visant le territoire russe.
Si un État fournit son territoire et ses ressources pour une agression contre la Russie, cela constitue la base de sa dissuasion nucléaire, suggère la doctrine actualisée.
"Il était nécessaire d'adapter nos fondements à la situation actuelle", a expliqué le porte-parole de la présidence russe, Dmitri Peskov, face à ce que Vladimir Poutine considère comme étant des "menaces" émanant de l'Occident contre la sécurité de la Russie.
Pas de surprise
Poutine a annoncé les changements dans son discours lors de la conférence biannuelle permanente sur la dissuasion nucléaire le 25 septembre dernier, où il a souligné l'urgence de réviser le document qui, avant les révisions actuelles, désignait le recours aux forces nucléaires comme un “dernier recours” pour sauvegarder la souveraineté de la nation.
Cette révision de la doctrine nucléaire russe intervient dans un contexte d'intensification de la guerre entre Moscou et Kiev, le président américain Joe Biden ayant donné, il y a quelques jours, son feu vert à Kiev pour utiliser les missiles américains sur le territoire russe, a confirmé à l'AFP un responsable américain.
Kiev cherchait depuis de longs mois à obtenir l’autorisation des Etats-Unis d'utiliser des missiles de longue portée contre la Russie. Vladimir Poutine avait prévenu explicitement, mi-septembre, qu'une telle décision signifierait que "les pays de l'Otan sont en guerre contre la Russie".