Le vice-ministre russe des Affaires étrangères Sergey Vershinin a eu une réunion à Genève avec le chargé des affaires humanitaires de l'ONU, Martin Griffiths, et la secrétaire générale de la Conférence des Nations unies sur le commerce et le développement (Cnuced), Rebeca Grynspan.
Dans un communiqué publié après la réunion, Vershinin a souligné que l'objectif de la discussion était la mise en œuvre des accords signés à Istanbul le 22 juillet 2022, à propos de l'exportation de céréales ukrainiennes et des matières premières comme les engrais. Il a également déclaré qu'il existe un protocole d'accord Russie-ONU sur la normalisation de ces exportations.
Vershinin a "confirmé une fois de plus que si les exportations commerciales de produits ukrainiens se font à un rythme soutenu et rapportent des bénéfices considérables à Kiev, les restrictions imposées aux exportateurs agricoles russes sont toujours en place".
Il a ajouté que les exemptions de sanctions pour les produits alimentaires et les engrais annoncées par Washington, Bruxelles et Londres sont essentiellement inefficaces.
Dans ce contexte, Vershinin a expliqué que la Russie, compte tenu de la nature globale des accords d'Istanbul proposés par le secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres, ne s'opposait pas à la prolongation de l'accord sur le corridor céréalier, qui prend fin le 18 mars, pour une nouvelle période de 60 jours.
Toutefois, l'Ukraine a affirmé ce lundi que la position de la Russie de prolonger l'accord sur les céréales de la mer Noire "seulement pour 60 jours" est en contradiction avec le document signé par la Turquie.
Pour rappel, cet accord dit de la mer Noire, signé en juillet 2022 pour 120 jours entre la Russie et l'Ukraine, sous la médiation de la Turquie et de l’ONU, a permis de limiter la grave crise alimentaire mondiale provoquée par l'offensive de la Russie en Ukraine le 24 février. Il avait été renouvelé en novembre pour 120 jours et a jusqu'à présent permis d'exporter plus de 24 millions de tonnes de céréales depuis les ports ukrainiens, selon l'ONU.
L'Ukraine a réclamé la semaine dernière des efforts internationaux pour maintenir ouvertes les voies maritimes en mer Noire utilisées pour le transport de ses céréales, et le secrétaire d'Etat américain, Antony Blinken, avait demandé lors du G20 début mars que la Russie renouvelle l'accord.
Mais la Russie, de son côté, n'est pas satisfaite d'un autre accord bilatéral signé avec l'ONU sur les exportations d'engrais russes, signé également en juillet 2022 mais qui court pour trois ans.
Moscou se plaint que ses exportations d'engrais, un produit de première nécessité pour l'agriculture mondiale, sont de facto bloquées bien qu'elles ne tombent pas sous le coup des sanctions imposées par les pays occidentaux depuis le début de la guerre.
"Les exemptions de sanctions pour les denrées alimentaires et les engrais annoncées par Washington, Bruxelles et Londres sont pour l'essentiel inactives", a encore affirmé lundi M. Vershinin.