L’interview diffusée sur TF1 et France 2 était consacrée aux questions internationales et après quelques mots sur les cérémonies de célébration du 80e anniversaire du Débarquement des troupes alliées en Normandie, Emmanuel Macron s’est longuement exprimé au sujet de l’Ukraine. Le président Zelensky était invité aux cérémonies sur les plages de Normandie alors que le président russe Vladimir Poutine ne l'était pas.
L'annonce était attendue, la France va renforcer le soutien à l’Ukraine, elle va livrer des avions de chasse Mirages 2000-5, et va former des pilotes ukrainiens en France dès cet été. Sur le terrain, Kiev n’a pas la capacité de défendre son espace aérien contre les missiles russes.
Paris va également équiper et former une brigade de 4500 soldats ukrainiens, des instructeurs français seront envoyés en Ukraine. Emmanuel Macron estime que ce n’est pas un "facteur d’escalade" puisqu’ils n’interviendront pas en zone de guerre. Le chef du gouvernement conclut par cette phrase qui résume la position française: "La France veut la paix mais la paix ne peut pas être la capitulation de l’Ukraine”.
La France veut un cessez-le-feu à Gaza
Au cours de l’interview, la question de Gaza a été également évoquée. Emmanuel Macron a rappelé que la France souhaite un cessez-le-feu et il a évoqué les deux otages français toujours aux mains du Hamas.
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Mais il n’y a eu aucun infléchissement du discours habituel, la France condamne les événements du 7 octobre, "Israël a le droit de se défendre", même avec un futur mandat d’arrêt pour crime de guerre, "Benyamin Netanyahou reste un partenaire légitime." Emmanuel Macron ne s’est pas exprimé sur les plus de 36.500 victimes palestiniennes de la guerre, ainsi que sur les déplacés bombardés même quand ils sont dans des zones dites sûres.
Pas de reconnaissance d’un Etat de Palestine
Ce ne fut donc pas une surprise quand le président français déclare que Paris ne va pas suivre Dublin, Madrid et Oslo et reconnaître un État de Palestine.
"On ne reconnaît pas un état sur une indignation", assène t-il, puis il s’explique. "Ce n’est pas la bonne réponse aujourd’hui." Selon le chef de l’Etat, l‘autorité palestinienne doit d’abord se réformer. Il émet un doute sur le bien fondé de reconnaître un Etat palestinien où le Hamas existe toujours.
En revanche, le président n’a pas mentionné comment Israël qui occupe la Cisjordanie affaiblit l’autorité palestinienne, comment l’armée israélienne et les colons multiplient les opérations violentes.
Emmanuel Macron a justifié l’absence de Vladimir Poutine lors des cérémonies en expliquant que l’offensive russe lancée en février 2022 était une cassure, et que le président russe a "foulé le droit international." Cette exigence ne s’applique apparemment pas à Israël.