Après des mois de concertation entre le gouvernement et des associations - une première dans la lutte contre les discriminations - des représentants des lieux mémoriels, le gouvernement français a dévoilé son plan de lutte étalé sur quatre ans.
Le nouveau plan 2023-2026 prévoit une série de mesures qui touchent différents secteurs, de l'éducation à l'emploi en passant par la justice ou le sport.
Les 80 mesures que comprend ce plan doivent permettre de "mieux mesurer" ces phénomènes, "de mieux éduquer et former", de "mieux sanctionner" les auteurs et de "mieux accompagner les victimes", a résumé la Première ministre.
Durant sa scolarité, chaque élève devra ainsi participer à la "visite d’un lieu historique ou mémoriel en lien avec le racisme, l’antisémitisme ou l’anti-tsiganisme", car "c'est dès l'enfance que des stéréotypes peuvent s’installer", a souligné la Première ministre.
"C’est dans notre jeunesse que certaines théories du complot foisonnent. C'est aussi sur nos jeunes que les messages haineux des réseaux sociaux ont le plus d’effet", a insisté la cheffe du gouvernement français.
Il vise à systématiser dans les entreprises les tests sur les discriminations à l'emploi et à "élaborer des outils" avec les plateformes numériques et les influenceurs. Il portera aussi sur l’accès au logement pour "mettre en avant les bonnes pratiques, et dénoncer les mauvaises".
Sur le plan pénal, le gouvernement souhaite améliorer le recueil et le traitement des plaintes pour éviter les classements sans suite. Mme Borne a promis une "fermeté totale dans (la) réponse pénale", en permettant "l'émission de mandats d’arrêt" contre les personnes qui "dévoient la liberté d'expression à des fins racistes ou antisémites". "Il n’y aura pas d’impunité pour la haine", a-t-elle assuré.
Les peines seront aussi aggravées en cas d’expression raciste ou antisémite "même non publique" pour les personnes dépositaires de l'autorité publique ou chargées d'une mission de service public, a-t-elle ajouté.
Certaines associations sont méfiantes vis-à-vis de la mise en place des mesures. "On sait bien que les annonces ne restent que des annonces. Donc on espère une mobilisation totale de l’Etat, qui se doit d’être responsable et de regarder aussi les discriminations qui existent en son sein", a déclaré Dominique Sopo, président de SOS-Racisme à Le Monde.
Selon le ministère de l’intérieur, le nombre d’actes à caractère raciste a augmenté de 13 % entre 2019 et 2021.