Le Tchad rejoint ainsi d’autres pays du Sahel, comme le Niger et le Mali, qui ont également mis fin à leurs partenariats de défense avec la France. / Photo: AFP (AFP)

"La France a entamé depuis près de deux ans une réflexion et un dialogue avec ses partenaires sur la reconfiguration de ses dispositifs militaires en Afrique", a rappelé le porte-parole Christophe Lemoine.

"Dans ce cadre, un dialogue étroit est mené avec les autorités tchadiennes, qui ont fait part de leur souhait de voir évoluer le partenariat de sécurité et défense dans un communiqué du ministère des Affaires étrangères tchadien" jeudi, a-t-il ajouté, mettant fin au silence qui régnait autour de cette annonce surprise qui a pris de court le chef de la diplomatie française Jean-Noël Barrot.

M. Barrot avait, en effet, à peine quitté le Tchad, où il était venu visiter les camps de réfugiés soudanais, que son homologue diffusait cette information, provoquant la stupéfaction.

Le Tchad, qui accueille environ un millier de militaires français, respectera "les modalités prévues pour sa résiliation, y compris le délai de préavis" et restera "ouvert à un dialogue constructif pour explorer de nouvelles formes de partenariat", avait indiqué dans un communiqué le ministre des Affaires étrangères tchadien Abderaman Koulamallah.

"Il est temps pour le Tchad d'affirmer sa souveraineté pleine et entière et de redéfinir ses partenariats stratégiques selon ses priorités nationales", avait-il ajouté.

La dénonciation de l'accord n'a pas été formellement notifiée.

Mais "la France en prend acte et entend poursuivre le dialogue pour la mise en œuvre de ces orientations", a indiqué le porte-parole du Quai d'Orsay vendredi soir.

Jean-Noël Barrot poursuivait, lui, sa tournée en Afrique avec une visite à Addis Abeba vendredi, avant une étape au Sénégal.

Le Tchad rejoint ainsi d’autres pays du Sahel, comme le Niger et le Mali, qui ont également mis fin à leurs partenariats de défense avec la France.

En août 2023, à la suite du renversement du président élu Mohamed Bazoum, les dirigeants militaires du Niger ont annoncé l’annulation des accords militaires avec la France.

Cette décision faisait suite à celle du Mali en 2022, où le gouvernement de transition avait également rompu les accords de défense avec Paris.

Par ailleurs, le président du Sénégal, Bassirou Diomaye Faye, a récemment déclaré aux médias français qu’il souhaitait mettre fin à la présence de troupes françaises dans son pays, où 350 soldats français sont actuellement stationnés.

TRT Français et agences