La France interdit une conférence de l'avocat franco-palestinien Salah Hamouri / Photo: AFP (AFP)

L'avocat de Me Hamouri, Me Vincent Brenghart, a indiqué avoir saisi dans la foulée la justice administrative en procédure d'urgence. Il rappelle avoir obtenu gain de cause en juin 2023 après l'interdiction d'une précédente conférence de son client.

Une interdiction controversée

Selon Me Vincent Brenghart, l’interdiction, dont il déplore la publication "au dernier moment", constitue une "atteinte à la liberté d'expression". Il critiqueégalement les motifs invoqués par la préfecture, qualifiés de "hypothétiques" et "abstraits".

L’arrêté préfectoral justifie cette interdiction en invoquant “un contexte géopolitique particulièrement tendu". Selon ce document, "des propos antisémites, ou plus généralement attisant sciemment et explicitement la haine" pourraient être tenus à cette occasion.

La préfecture estime par ailleurs "fort probable que surviennent des confrontations violentes entre les propalestiniens et la communauté juive, qui a exprimé son inquiétude quant à la tenue de cette conférence". Une potentielle contre-manifestation pourrait augmenter les risques de troubles à l’ordre public.

La conférence "Les espaces de la résistance palestinienne entre occupation, prison et exil", organisée par le collectif Urgence Palestine, devait rassembler plus de 250 personnes lundi soir.

En juin 2023, une autre conférence de Salah Hamouri avait été interdite à Lyon par arrêté municipal, mais le tribunal administratif avait finalement autorisé sa tenue.

En janvier de la même année, le maire de Lyon, Grégory Doucet, avait annulé une table ronde prévue à l'Hôtel de Ville, où l'avocat franco-palestinien, aujourd'hui âgé de 39 ans, devait intervenir.

Depuis mi-juillet 2023, la justice française enquête sur des accusations de détention arbitraire et de tortures imputées à Israël, à la suite d’une plainte déposée par Salah Hamouri, au printemps pour dénoncer notamment les conditions de son incarcération et de son expulsion par les autorités israéliennes en décembre 2022.

Agences