La France a "mobilisé" mardi "ses moyens militaires au Moyen-Orient pour parer la menace iranienne", a déclaré l'Elysée dans un communiqué à l'issue d'un conseil de défense.
Le ton est ferme, et le soutien à Israël constant. Depuis le 7 octobre, le président Macron proclame son soutien à Israël.
Si le communiqué de presse de l’Elysée poursuit en demandant aux acteurs impliqués davantage de retenue et appelle à un cessez-le-feu, l’annonce est claire, la France est prête à engager son armée pour “défendre” Israël. Sous quelle forme ? comment ? Aucune précision n’a été donnée.
Le nouveau ministre des Affaires étrangères doit se rendre une nouvelle fois à Beyrouth à la demande du Président, selon le communiqué de l’Elysée. Sa première visite n’a rien donné. Pire, il a balbutié lors d’un point presse au Liban lorsqu’un journaliste lui a demandé pourquoi la France ne condamnait pas les frappes israéliennes sur le pays du Cèdre qui a tué plusieurs civils français.
Et sans prendre en compte l’opposition française à toute opération terrestre au Liban, Israël vient de la lancer ce mercredi matin dans le sud du pays.
On sent bien que sur ce dossier, c’est Emmanuel Macron qui a la main et il affiche depuis le 7 octobre un soutien sans faille à Israël.
Fin 2023, il avait pourtant déclaré: "C'est extrêmement important pour nous tous, en raison de nos principes, parce que nous sommes des démocraties, il est important, à moyen et long terme, ainsi que pour la sécurité d'Israël elle-même, de reconnaître que toutes les vies comptent".
Un soutien inconditionnel à Israël
Mais dans les faits, Emmanuel Macron a placé la France en soutien complice d’Israël. Fini les critiques du Général de Gaulle ou de Jacques Chirac.
La France continue à livrer des armes à Israël malgré plus de 41 000 morts à Gaza, malgré la mort des humanitaires, de journalistes, malgré le bombardement des zones dites sûres.
Emmanuel Macron a mis l’appareil militaire français à la disposition d’Israël en avril dernier lorsque pour la première fois l’Iran a envoyé des missiles sur l’Etat juif en réaction à un bombardement de son ambassade en Syrie le 1er avril imputé à Israël.
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La France acteur de la sécurité régionale ?
La France a “pris ses responsabilités parce que nous sommes un acteur de la sécurité régionale”, ont fait valoir Emmanuel Macron et Stéphane Séjourné, le ministre des Affaires étrangères de l’époque. La justification est faible car aucun accord de défense ne lie la France à Israël.
Le Président et le gouvernement répètent également inlassablement qu’Israël est attaqué. À propos de Gaza, l'exécutif français répète que c’est la guerre contre le Hamas. Au Liban, c’est une guerre contre le Hezbollah, disent-ils. Jamais, Israël n’est présenté comme l’agresseur, ou la disproportion de la réponse n’est remise en cause. L’Elysée passe sous silence la destruction de toute la bande de Gaza comme il passe sous silence les morts civils au Liban.
La France organisera très prochainement une conférence de soutien au peuple libanais et à ses institutions dans la nuit de mardi à mercredi. Une question: est-ce soutenir le Liban que de laisser Israël détruire ce pays ? L’offensive lancée au Liban a fait au moins 1 057 morts, pour la plupart des civils, et 2 950 blessés