Après plus de deux semaines, la grande conférence sur le climat de l'ONU a pris fin avec plus d'un jour de retard sur le calendrier prévu.
Une déclaration finale fruit de nombreux compromis a été finalement adoptée, appelant à une réduction "rapide" des émissions mais sans ambition nouvelle par rapport à la dernière COP de Glasgow en 2021.
Cette édition a été marquée par l'adoption d'une résolution emblématique sur la compensation des dégâts causés par le changement climatique déjà subis par les pays les plus pauvres.
Le secrétaire général de l'ONU Antonio Guterres a regretté dimanche le manque d'ambition de la COP27 sur la réduction des gaz à effet de serre, qui devraient être réduits "drastiquement".
"Nous devons drastiquement réduire les émissions maintenant --et c'est une question à laquelle cette COP n'a pas répondu", a-t-il déclaré à l'issue de la conférence climatique.
"Cette COP a fait un pas important vers la justice. Je salue la décision d'établir un fonds pour les pertes et dommages et de le rendre opérationnel dans un futur proche. Ce ne sera clairement pas assez mais c'est un signal politique tout à fait nécessaire pour reconstruire une confiance brisée".
L’UE déçue
L'Union européenne s'est déclarée "déçue" dimanche matin par le manque d'ambition dans la réduction des émissions de gaz à effet de serre de l'accord.
"Ce que nous avons là, c'est un pas en avant trop court pour les habitants de la planète. Il ne fournit pas assez d'efforts supplémentaires de la part des principaux émetteurs pour augmenter et accélérer leurs réductions d'émissions", a estimé dans un discours enflammé le vice-président de la Commission européenne Frans Timmermans à la session plénière finale après deux semaines de conférence.
"Mission accomplie"
"Nous avons lutté pendant 30 ans et aujourd'hui à Charm el-Cheikh cette épopée a donné naissance à son premier résultat positif. L'établissement d'un fonds n'est pas une question de charité. C'est clairement un acompte sur l'investissement à plus long terme dans notre avenir commun et un investissement dans la justice climatique" s’est félicité quant à elle Sherry Rehman, ministre pakistanaise du Changement climatique et présidente en exercice du puissant groupe de négociation G77+Chine.
Pour le ministre de l'Environnement d'Antigua-et-Barbuda, Molwyn Joseph, l'adoption des résolutions sur la compensation des dégâts causés par le changement climatique déjà subis par les pays les plus pauvres est une mission "accomplie".
"Aosis avait promis au monde de ne pas quitter Charm el-Cheikh sans réussir à établir un fonds de réponse pour les pertes et dommages. Cette mission de 30 ans est maintenant accomplie" a-t-il déclaré au nom de l'alliance des petits Etats insulaires (Aosis).
"Cette COP a occasionné de profondes frustrations mais cela n'était pas en vain. Elle a permis une percée significative pour les pays les plus vulnérables. Le fonds pour les pertes et dommages, qui n'était qu'un rêve à la COP26 l'an dernier, est en voie pour commencer à fonctionner en 2023" a précisé Laurence Tubiana, architecte de l'Accord de Paris de 2015.