Selon le groupe ukrainien public Energoatom, la Russie souhaite désormais raccorder la centrale au réseau des régions ukrainiennes sous occupation russe.
"Les deux dernières lignes à haute tension raccordant la centrale nucléaire de Zaporijjia au réseau électrique ukrainien ont été endommagées hier (mercredi-NDLR)", explique Energoatom dans un communiqué diffusé via la messagerie Telegram.
"Les vingt groupes électrogènes de secours ont été mis en marche" après l'interruption de l'alimentation de la centrale, à 23h04 (21h04 GMT), est-il précisé dans ce communiqué.
La centrale dispose de réserves de carburant qui lui permettent de faire fonctionner ces groupes électrogènes de secours pendant 15 jours, a précisé Energoatom.
Même si les six réacteurs de la centrale de Zaporijjia sont à l'arrêt, son alimentation en électricité est indispensable pour permettre le fonctionnement de ses systèmes de refroidissement et de sécurité.
"A brève échéance, (les Russes) vont tenter de réparer et de connecter les lignes de communication de la centrale nucléaire de Zaporijjia pour les diriger vers les zones occupées du Donbass et la Crimée", est-il noté dans le communiqué d'Energoatom.
La péninsule de Crimée, dans le sud de l'Ukraine, a été annexée par Moscou en 2014 et la région orientale du Donbass, frontalière de la Russie, est considérée comme l'un des principaux objectifs de l'"opération militaire spéciale" lancée par Vladimir Poutine fin février.
A Moscou, le secrétaire du Conseil de sécurité russe, Nikolaï Patrouchev, a déclaré jeudi que les services russes avaient empêché une "attaque terroriste" contre la centrale de Zaporijjia.
"Les forces ukrainiennes continuent de bombarder la centrale de Zaporijjia avec des armes occidentales, ce qui pourrait déclencher une catastrophe mondiale", a-t-il déclaré.
La centrale de Zaporijjia, située dans le sud de l'Ukraine, est contrôlée par les forces russes depuis le mois de mars mais des techniciens ukrainiens d'Energoatom continuent d'assurer son fonctionnement.
Elle a été la cible ces derniers mois de bombardements répétés dont Moscou et Kiev se sont rejeté la responsabilité, suscitant l'inquiétude de la communauté internationale et de l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA), qui plaident pour la mise en place d'une zone démilitarisée dans ses alentours.