Alors que la guerre dans la Bande de Gaza entre bientôt dans son cinquième mois, l'armée israélienne a de nouveau bombardé dimanche Khan Younès, dans le sud de l’enclave et selon un journaliste de l'AFP, des frappes aériennes ont également visé Rafah, plus au sud, touchant un jardin d'enfants d'après le Hamas.
Dans cette ville qui comptait 270.000 habitants avant la guerre, s'entassent désormais selon l'ONU plus d'1,3 million de personnes ayant fui les combats qui ont dévasté le territoire assiégé. Les craintes s'amplifient face à une possible offensive militaire contre cette ville surpeuplée, située à la frontière fermée avec l'Egypte et où les ONG signalent une situation humanitaire désastreuse.
Au moins 30 Palestiniens ont été tués dans la région de Deir al Balah, au centre de la bande de Gaza, au cours des dernières 24 heures dans des attaques aériennes israéliennes sur les maisons de civils à Deir al Balah et le bombardement d’une mosquée dans la même zone, a déclaré le bureau des médias de Gaza. Au total, Israël a fait 27.365 morts, en grande majorité des civils, selon un bilan publié dimanche par le ministère de la Santé de Gaza.
Négociation de cessez-le-feu
Sur le front diplomatique, des tractations se poursuivent pour parvenir à une seconde trêve, après celle d'une semaine fin novembre. Une centaine d'otages retenus à Gaza avaient alors été échangés contre des Palestiniens détenus par Israël.
Le Hamas n'a pas informé les médiateurs de son rejet d'une proposition d'échange d'otages et de cessez-le-feu à Gaza, a déclaré une source palestinienne à Anadolu. La source, qui a requis l'anonymat, a affirmé que les consultations du groupe avec d'autres factions palestiniennes sur ces propositions étaient "en cours".
A Beyrouth, un responsable du Hamas, Oussama Hamdane, avait jugé samedi prématuré de parler d'un accord sur une trêve. Le projet élaboré par les médiateurs qatari, américain et égyptien à Paris fin janvier est "un accord-cadre qui a besoin d'être étudié" par le mouvement palestinien.
Selon une source du Hamas, la proposition prévoit notamment une trêve de six semaines avec la libération de 35 à 40 otages en échange de 200 à 300 détenus palestiniens.
Le Hamas, qui a pris le pouvoir à Gaza en 2007, exige un cessez-le-feu total, ce que refuse Benjamin Netanyahu qui est pourtant soumis à la pression des familles des otages qui manifestent quasi-quotidiennement pour demander la libération de leurs proches.
Blinken en Arabie saoudite, le sénat propose une aide de 14,4 milliards à Israël
Antony Blinken, dont le pays est le principal soutien d'Israël, est attendu lundi en Arabie Saoudite, première étape de son cinquième voyage dans la région depuis le début de la guerre. Le chef de la diplomatie américaine doit également se rendre au Qatar, en Egypte, en Israël et en Cisjordanie occupée.
Tout en disant continuer à soutenir "le droit d'Israël à se défendre", les Etats-Unis affichent une frustration croissante envers le gouvernement israélien. En Israël, M. Blinken fera ainsi pression afin d'accroître l'acheminement de nourriture, d'eau et de médicaments dans la bande de Gaza. "Il s'agira d'une de ses principales priorités lorsqu'il rencontrera le gouvernement israélien", a indiqué dimanche le conseiller à la sécurité nationale de la Maison Blanche, Jake Sullivan, selon qui "les besoins de la population palestinienne sont au cœur de la démarche américaine".
Mais au même moment, le Sénat américain a dévoilé dimanche un projet de loi bipartite de 118 milliards de dollars prévoyant le financement de dispositions de sécurité au profit d’Israël. Le texte bipartite prévoit aussi 60 milliards de dollars d'aide supplémentaire à l'Ukraine, dont la guerre face à la Russie approche de son deuxième anniversaire, et 14,1 milliards d'aide sécuritaire à Israël. Dix milliards de dollars seront aussi destinés à l'aide humanitaire pour les civils de Gaza, de Cisjordanie occupée et d'Ukraine.