Le projet de loi de réforme des retraites a été adopté, jeudi matin, par le Sénat / Photo: Reuters (Reuters)

Le projet de loi de réforme des retraites a été adopté, jeudi matin, par le Sénat au terme d’un vote qui a réuni 193 voix favorables et 114 voix contre. Sur 345 sénateurs votants, 307 ont exprimé un choix.

Cette issue était sans surprise, puisque le Palais du Luxembourg, majoritairement à droite était d’ores et déjà acquis à ce projet de réforme controversé.

À la tribune, le ministre délégué au Budget, M. Gabriel Attal, s’est adressé aux sénateurs avant le vote, afin de les convaincre une dernière fois du bien-fondé de la réforme.

“Ce texte est aussi le vôtre”, a-t-il lancé devant la chambre haute avant d’affirmer que le pays se trouve aujourd’hui “face à un vote qui conditionnera les 15 prochaines années (…) du quotidien” des Français.

Avant lui, le ministre du Travail, M. Olivier Dussopt, avait dénoncé des “manœuvres de blocages, attaques personnelles” et “comportements violents”, pointant une “dérive (…) avec la volonté d'une obstruction” qu’il qualifie de “dangereuse”, de la part des partis d’opposition.

L’examen du texte par l’Assemblée nationale doit, pour sa part, commencer à 15:00 (heure locale), et pourrait aboutir sur un tout autre scénario qui mettrait à mal le projet du gouvernement.

L’Exécutif, qui ne dispose pas d’une majorité absolue au Palais-Bourbon, pourrait voir son texte rejeté par les députés.

Cette journée cruciale dans le processus d’adoption de la réforme des retraites, peut déboucher sur trois scénarios distincts.

Le premier, verrait le texte adopté et validé par les deux Chambres grâce au vote des députés et des sénateurs tandis que le second, permettrait le passage en force de la réforme après déclenchement, par l’Exécutif, de l’article 49.3 de la Constitution, ce qui l’exposerait de facto à un risque de censure.

Enfin, une troisième option, verrait le texte rejeté par le Parlement, et rendrait de plus en plus probable l’hypothèse d’une dissolution de l’Assemblée nationale par le chef de l’Etat.

À noter que l’examen du texte au Sénat avait débuté ce matin alors qu’Emmanuel Macron recevait au même moment les présidents de groupes et chefs de partis, pour tenter de les convaincre de la légitimité de sa réforme.

Mercredi soir, il avait déjà reçu sa Première ministre Élisabeth Borne, ainsi que tous les ministres concernés par la réforme.

L’Elysée assurait dans la foulée que “tous les schémas institutionnels sont possibles avec la volonté de continuer à faire avancer le pays”.

Agences