François Bayrou est venu accompagné de cinq ministres dont le nouveau ministre des Outre-mer, Emmanuel Valls. Dès son arrivée très tôt sur l’archipel, le Premier ministre a promis d’annoncer, à la fin de sa journée, un “plan Mayotte” pour la reconstruction du département. "Il ne s'agit pas uniquement de reconstruire Mayotte comme elle était, il s'agit de dessiner l'avenir de Mayotte," a-t-il déclaré à sa descente d’avion.
Les habitants réclament le rétablissement des services comme l’eau et l’électricité ce qui n’est toujours pas le cas dans certaines parties de l’archipel. La rentrée scolaire devrait avoir lieu le 23 janvier prochain, même si les écoles ont été soit endommagées soit pillées pour récupérer du mobilier.
Le programme du Premier ministre est chargé. La journée a commencé par la visite d’une usine de dessalement d’eau sur Petite-Terre, puis il se rendra au collège de Kaweni 2, à Mamoudzou, pour enfin visiter l'hôpital de campagne installé après le cyclone. En quelques jours, l’hôpital est devenu très populaire, il reçoit un minimum de 200 patients aux urgences chaque jour et effectue plus de 20 opérations quotidiennement. L’une des clés de son succès est l’assurance qu’aucune pièce d’identité ne sera exigée avant les soins étant donné qu’il y aurait entre 100 000 et 150 000 sans papiers à Mayotte.
Saïd Omar Oili, sénateur de Mayotte, maire de Dzaoudzi et membre RDPI, (majorité présidentielle ) n’est pas très enthousiaste. Il attend de voir des actions sur le terrain, dit-il à TRT Français. “Par exemple, s’il y a une personne qui reste sur place à Mayotte dédiée à la reconstruction. Aujourd’hui, Mayotte est par terre, maintenant dire qu’en deux ans, on peut reconstruire Mayotte, cela me semble prétentieux. Je crois qu’il faut plusieurs années et d’abord il faut faire un pronostic. Ce qui est certain c’est qu’on ne doit pas reconstruire à l’identique. Il faut enfouir les réseaux électriques et revoir les modes de construction. Il faut que l’Etat écoute les élus locaux, il faut co-construire Mayotte ensemble.”
Le gouvernement semble être arrivé à la même conclusion sans pour autant envisager le même type de solution. Il faut "empêcher la reconstruction des bangas (bidonville)" et "envisager" que les habitants en situation irrégulière vivant dans ces abris de fortunes rasés par le cyclone Chido "puissent retourner aux Comores", estime François-Noël Buffet, ministre auprès du ministre de l'Intérieur, ce matin sur France Info.