Retailleau lors de la seconde partie du projet de loi de finances pour 2025 / Photo: AFP (AFP)

Le port du foulard est une nouvelle fois au cœur des polémiques en France. "Je pense que le voile, c’est un marqueur pour inférioriser le statut de la femme", a lancé le ministre français de l’Intérieur, qui s’exprimait mercredi soir au micro de BFMTV. Le locataire de la Place Beauvau a estimé que "le voile, c’est la victoire de l’islamisme".

"Pour les accompagnatrices scolaires, il y a l’école dans les murs, où le voile est interdit et il y a l'école hors-les-murs et je pense qu'il faut que le voile pour l'école hors-les-murs soit aussi interdit", a-t-il ajouté.

Pour Bruno Retailleau, le voile dans les compétitions sportives devrait aussi être interdit "puisque tous les symboles religieux, politiques, ou syndicaux nuisent aux valeurs qui nous rassemblent, qui sont les valeurs du sport", a-t-il justifié.

Cependant, il n’y a pas de majorité pour défendre cette interdiction, a regretté le ministre.

"Céder là-dessus (sur le voile, ndlr), c’est céder à un islamisme rampant", a-t-il insisté.

"Pour celles et ceux qui soutiennent ce voile comme simplement un signe de liberté, qu’ils aillent en Iran. Pourquoi il y a des jeunes femmes qui meurent pour avoir cette liberté précisément d’ôter le voile?", s’est-il interrogé.

Lors de son passage devant la Commission des lois de l’Assemblée nationale le 2 octobre dernier, Bruno Retailleau avait dénoncé "un islam politique très intrusif (...) avec une matrice idéologique très précise avec la prééminence de la loi coranique et l’infériorisation de la femme, l’antisémitisme qui se découvre sous le masque de l’antisionisme et l’instrumentalisation de l’islamophobie".

"Il faut passer de la lutte contre le séparatisme à la lutte contre l’islam politique. Je vais demander à la DGSI (Direction générale de la sécurité intérieure, ndlr) un rapport circonstancié et, pour la partie non secret-défense, je suis prêt à la porter au public. J’assumerais ce "name and shame", a-t-il ajouté.

Le ministre de l’Intérieur souhaiterait ainsi créer "une nouvelle incrimination pénale qui permettrait des dissolutions au-delà de ce que mon prédécesseur a pu faire".

Les polémiques islamophobes, régulières depuis 2004, touchent souvent les femmes musulmanes et leur tenue vestimentaire: voile classique, voile intégral, burkini, abaya, horaires de piscine, accompagnement des jeunes dans les sorties scolaires, etc.

Selon le Collectif contre l’islamophobie en Europe (CCIE), sur les 527 actes islamophobes répertoriés en 2022, 80% des actes ont été dirigés contre les femmes musulmanes voilées.

AA