La mobilisation des compagnons d'Emmaüs dans le Nord, a entraîné une répression sévère des autorités, notamment policières, judiciaires et administratives, selon un article publié par StreetPress, vendredi.
Par voie de communiqué, la préfecture du Nord a annoncé la fermeture administrative de la communauté Emmaüs de la Halte-Saint-Jean à Saint-André-lez-Lille, invoquant des risques d'incendie.
Selon les propos rapportés par StreetPress, Alixe Kombila, porte-parole des 21 compagnons grévistes, souligne que cette décision est une tentative de museler leur mouvement, insistant sur leur exigence de régularisation avant tout relogement.
Ces grévistes, qui déclarent souffrir de maltraitances et d'humiliations racistes depuis des années, avaient fait l'objet d'une enquête préliminaire, dès juin dernier, visant à déterminer s'ils sont victimes de traite des êtres humains et de travail dissimulé.
La tension a escaladé avec des interventions policières musclées, notamment le 23 novembre, où les compagnons ont été confrontés à une force importante, résultant en confiscations de matériel de grève et en actes de violence.
Treize grévistes ont porté plainte suite à ces incidents pour diverses accusations, dont violation de domicile et violences aggravées, selon le journal d'investigation sur la xénophobie.
Parallèlement, les directions des communautés Emmaüs concernées ont adopté une attitude de confrontation. Des exclusions de compagnons grévistes ont été signalées, ainsi que des tentatives de briser la grève par des moyens judiciaires et des restrictions d'accès aux ressources de base.
Des allégations de privation de chauffage et d'eau chaude dans des conditions hivernales rigoureuses ont également été rapportées, soulevant des inquiétudes sur le bien-être des résidents, y compris des enfants et des personnes âgées.
La situation actuelle met en lumière des tensions profondes au sein du mouvement Emmaüs et soulève des questions sur la gestion des droits des travailleurs sans-papiers en France, selon StreetPress.
Alors que la préfecture du Nord et les directions des communautés concernées restent silencieuses face aux demandes de commentaires du journal d'enquête, la communauté des compagnons d'Emmaüs attend les résultats de l'enquête sur les allégations de traite des êtres humains.
Cette crise interne chez Emmaüs pourrait déclencher un débat plus large sur la gestion des droits des travailleurs sans-papiers et les responsabilités des organisations caritatives envers leurs employés, indique StreetPress.