La gauche française a déposé une motion de censure contre le Premier ministre Michel Barnier / Photo: AFP (AFP)

La gauche française a officiellement déposé vendredi 4 octobre une motion de censure contre le Premier ministre Michel Barnier. Signée par 192 députés du Nouveau Front Populaire (NFP), cette motion sera défendue mardi par Olivier Faure, premier secrétaire du Parti socialiste.

Le groupe LFI-NFP a souligné dans un communiqué que le gouvernement Barnier est "une négation du résultat des dernières élections législatives", accusant l’exécutif de ne plus représenter la volonté populaire. Clémence Guetté, députée LFI, a confirmé sur Twitter qu’elle défendra cette motion, en déclarant que "le macronisme désavoué dans les urnes n’a aucune légitimité".

Cependant, cette initiative a peu de chances d’aboutir, le Rassemblement national (RN) ayant annoncé qu’il ne voterait pas en faveur de la censure. Sans son soutien, la gauche ne pourra pas réunir les voix nécessaires pour renverser le gouvernement.

Pour rappel, la composition du gouvernement de Michel Barnier (LR) a été annoncée le 22 septembre, après plus de deux semaines de spéculations. Lors d'une brève déclaration, Alexis Kohler, secrétaire général de l’Élysée, a dévoilé les membres du nouveau cabinet, essentiellement issus des partis Les Républicains et Renaissance, confirmant notamment la nomination du chef de file des sénateurs républicains, Bruno Retailleau, au ministère de l’Intérieur.

La nomination de Michel Barnier à Matignon, au début du mois de septembre, est intervenue dans un contexte politique difficile, marqué par l'absence de majorité absolue à l'Assemblée nationale, ainsi que par des démarches visant à destituer le président Macron, auquel l'opposition reproche de ne pas respecter la volonté des Français issue des urnes, lors des législatives anticipées qui se sont tenues les 30 juin et 7 juillet derniers.

Lors de ces élections, la coalition du NFP (gauche) avait réuni le plus grand nombre de sièges à l'Assemblée nationale, avec 72 députés LFI (La France Insoumise), 66 députés socialistes et apparentés, 38 députés pour le groupe Écologiste et social, 17 députés GDR (Gauche démocrate et républicaine), soit un total de 193 sièges sur 577. La coalition présidentielle se positionne comme la deuxième force politique de l’Assemblée nationale avec 99 députés Ensemble pour la République, 36 députés Les Démocrates, 31 députés Horizons & Indépendants, soit un total de 166 sièges.

Le RN et ses alliés, pourtant largement vainqueurs du premier tour des législatives, arrivent en troisième position avec 126 députés affiliés au groupe RN et 16 députés du groupe À Droite, présidé par Éric Ciotti, soit un total de 142 sièges. Les centristes du groupe Libertés, Indépendants, Outre-mer et Territoires (Liot) occupent 21 sièges, tandis que la Droite républicaine recense 47 sièges.

AA