Jeudi, le Premier ministre Michel Barnier a eu un entretien séparé avec les élus Les Républicains, Bruno Retailleau et Laurent Wauquiez. Le premier sera nommé à l'Intérieur. / Photo: AFP (AFP)

Le nouveau gouvernement ne sera pas annoncé ce vendredi. Michel Barnier fait les derniers ajustements, apprend-t-on de l’entourage du Premier ministre, mais la liste des 38 noms proposés circule déjà. Bien que quelques ajustements soient attendus, l'orientation politique reste très marquée à droite.

Bruno Retailleau, président du groupe Les Républicains au Sénat, est pressenti pour devenir le nouveau ministre de l’Intérieur. Jugé traditionnel, il a toujours défendu une ligne dure en matière de sécurité. Mathilde Panot, députée de la France insoumise (LFI) , l’accuse même de racisme. Lors des émeutes qui avaient suivi la mort de Nahel en juin 2023, il avait expliqué qu’il y avait “régression vers les origines ethniques dans les banlieues”.

Un gouvernement qui hérisse

Alors qu’il n’est même pas encore nommé, le futur gouvernement Barnier mobilise déjà contre lui. Au moins 50 manifestations sont prévues samedi dans toute la France à l’appel des partis de gauche, notamment le Nouveau Front populaire ainsi que plusieurs associations. Si l’appel concernait à l’origine le déni de démocratie, ce vendredi, l’appel à manifester vise aussi à dénoncer la future équipe du ”Premier ministre de droite dure” nommée par le président de la République.

Les organisateurs ont collectivement signé une tribune dans le journal l’Humanité et appellent à “un sursaut populaire”.”Il est de notre devoir de censurer, par la rue, ce futur gouvernement, écrivent-ils.

Un Premier ministre et un gouvernement très à droite

La dernière manifestation du 7 septembre contre le futur gouvernement n’avait pas rassemblé une foule immense, 110 000 personnes auraient défilé selon les estimations de la police; 300 000 selon la France insoumise.

L’Union étudiante, Attac France, le Planning familial ou encore l’ONG Greenpeace épinglent cette fois la personnalité de Michel Barnier, “un Premier ministre de droite dure, antisocial, antimigrants, au passé homophobe et qui ne pourra gouverner qu’avec l’accord permanent de Marine Le Pen”.

Les noms qui fuitent sur le futur gouvernement ne rassurent pas les organisateurs de ces défilés. Youlie Yamamoto, porte-parole d’Attac France a ainsi commenté sur son compte X: “C’est un cauchemar ce #GouvernementBarnier. Sans aucune légitimité démocratique, on assiste à la fin du en même temps, la continuité du toujours plus pour les riches, et le début du règne RN.”

Du côté des syndicats étudiants, la même indignation s’exprime. “Emmanuel Macron a juste fait en sorte de pouvoir continuer sa politique malgré le résultat des élections”, dénonce Flora, membre de l’Alternative étudiante Strasbourg (AES).

Les partis de gauche n’adoubent pas le nouveau gouvernement

Le futur gouvernement s’articulerait autour de 7 ministres du camp Macron et 3 ministres du groupe Les Républicains. Au premier rang des critiques, on trouve l’ancien président de la République, François Hollande: “Pourquoi y a-t-il eu une dissolution si c’est pour avoir à peu près les mêmes, plus à droite encore?”, s’est demandé l’ancien président socialiste sur France Bleu Occitanie.

Les autres élus de gauche dénoncent un gouvernement composé de “ceux qui ont perdu les élections”. Michel Barnier a proposé des postes de ministre à plusieurs figures de gauche qui ont toutes refusé l’offre.

TRT Français et agences