"J'espère pour le bien de la France, et aussi pour le bien de l'Europe, que l'accord entre des partis politiques survenu hier et surtout la mobilisation de la France progressiste et républicaine va freiner l'extrême droite, comme nous l'avons fait en Espagne il y a un an", a déclaré le chef du gouvernement espagnol.
"Face à l'extrême droite, il ne doit pas y avoir de couleur, à part les couleurs démocratiques", a-t-il lancé dans un discours prononcé à l'occasion du lancement d'un centre de réflexion progressiste.
A la clôture du dépôt des candidatures mardi en France, la gauche a retiré plus de 130 candidats et le camp présidentiel plus de 80 dans les circonscriptions où le Rassemblement national (RN) a une chance sérieuse de l'emporter.
Dans ce cadre, si le RN ne peut pas gouverner après le second tour de dimanche, les macronistes, une partie de la gauche sans La France insoumise (LFI, gauche radicale) et certains Républicains (LR, droite) pourraient essayer de former une "grande coalition", pratique courante dans les pays européens mais étrangère aux traditions politiques françaises, même si ce scénario est encore loin de faire l'unanimité.
"En Espagne, ils n'ont pas réussi, nous les avons freinés mais cette menace existe. Dans le reste de l'Europe, cette extrême droite ne cesse de croître, elle gouverne déjà sept pays, et en France, elle vient de remporter le premier tour des élections législatives", a rappelé Pedro Sánchez.
Lors des dernières législatives en Espagne, organisées en juillet 2023, le parti d'extrême droite Vox avait obtenu 33 sièges, loin derrière les 137 du Parti populaire (PP, droite) et les 121 du Parti socialiste ouvrier espagnol (PSOE) de Pedro Sánchez.
Malgré le soutien apporté à Vox à la droite, Pedro Sánchez était parvenu à être reconduit en novembre pour un nouveau mandat de quatre ans grâce au soutien de la gauche radicale et des partis régionalistes basques et catalans.
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