Le chef d’État français, Emmanuel Macron, a mis la pression sur la classe politique du pays, en annonçant à la surprise générale le 9 juin dernier, la dissolution de l'Assemblée nationale et la tenue des législatives.
Après la désignation des candidats, les états-majors des différentes familles politiques ont dessiné les grandes lignes de leurs propositions politiques, dans la perspective des législatives des 30 juin et 7 juillet.
Salaires :
Avec l’inflation et la question du pouvoir d'achat, le thème des salaires est très attendu par les électeurs.
D'emblée, le Nouveau front populaire propose d’indexer le salaire sur l’inflation, de mettre le smic à 1 600 euros net, d’augmenter le point d’indice des fonctionnaires et d’indexer les salaires sur l’inflation. Il promet aussi, en cas de succès, une grande conférence sociale centrée sur les salaires, l’emploi et la qualification.
Renaissance, de son côté, promet une augmentation salariale. Une idée que partagent Les Républicains qui promettent par ailleurs la réduction des cotisations sociales pour ceux qui touchent moins de 4 200 euros. Le Rassemblement national voudrait actionner le levier des exonérations des cotisations patronales avec, pour finalité, la hausse des salaires.
Impôts :
Emmanuel Macron présenté comme le “président des riches” a supprimé l'impôt sur la fortune. En même temps, la France connaît une forte dégradation de son déficit public estimé à 50,1% de son PIB. La question de la fiscalité est centrale et chaque camp propose des solutions pour réduire le déficit public.
Renaissance, la formation politique d’Emmanuel Macron table sur l'austérité pour venir à bout du déficit public.
Elle envisage ainsi une baisse des dépenses publiques de l’ordre de 10 milliards d’euros.
Les Républicains, de leur côté, misent sur la l'allègement des charges des entrepreneurs. Ils soutiennent que le pays doit “baisser les impôts de production et les cotisations sociales“ des entreprises, ainsi que “les charges sociales salariales“. La diminution du nombre de fonctionnaires et des dépenses publiques à hauteur de 25 millions d’euros font aussi partie des propositions de LR.
Le Rassemblement national envisage de remplacer l'impôt immobilier par une taxation financière.
Le Nouveau front populaire, pour sa part, voudrait financer le déficit public en taxant les plus riches.
Il prévoit un impôt sur les revenus.
Emploi :
Le taux de chômage en France est de 7,5% et Emmanuel Macron n’a pu tenir sa promesse de le ramener à 5%, afin d’atteindre le plein emploi qu’il promettait. Il envisage de durcir les conditions de l’assurance chômage en réduisant la durée d’indemnisation.
Le Nouveau front populaire est opposé à cette perspective. Les Républicains sont, eux aussi, opposés à la réforme de l’assurance chômage envisagée par Renaissance. Il en est de même du Rassemblement national.
Énergie :
La guerre en Ukraine a augmenté le coût de l'énergie en France et le gouvernement entrevoit une nouvelle hausse de l'énergie dès le 1er juillet.
Le Nouveau front populaire est favorable au blocage de toute augmentation du prix de l'énergie. Le Rassemblement national promet de son côté une baisse drastique du prix de l'énergie comprise entre 30 et 40%. Une mesure jugée “démagogique”. Les Républicains semblent partagés sur la question pour le moment.
Immigration :
Les dernières réformes durcissent les conditions de l’immigration en France. La loi a suscité, malgré son adoption, de nombreuses controverses.
Le Rassemblement national veut en finir avec l’immigration. Il soutient la suppression de l’aide médicale d’État notamment. Les Républicains de leur côté soutiennent le durcissement de l’immigration, en complexifiant l'accès aux prestations sociales aux étrangers en situation régulière.
Le Nouveau front populaire, de son côté, demeure hostile à la loi encadrant l’immigration. Il plaide pour son abrogation. Il voudrait entre autres : “faciliter l’accès aux visas, régulariser les travailleurs, étudiants, parents d’enfants scolarisés et instituer la carte de séjour de dix ans comme titre de séjour de référence”, ainsi que de “créer un statut de déplacé climatique”.
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