Philippe Tabarot est visé par une enquête pour détournement de fonds publics et prise illégale d'intérêts concernant des postes occupés entre 2018 et 2020 au Cannet, ville du sud du pays longtemps dirigée par sa sœur.
L'enquête a été ouverte par le parquet national financier à la suite d'un signalement émis le 29 juillet 2021 par la Haute autorité pour la transparence de la vie publique qui contrôle les déclarations patrimoniales des hauts responsables publics,a indiqué lundi une source judiciaire.
L'enquête vise également le recel de ces deux infractions, a-t-elle précisé.
"Je n'ai rien à me reprocher (...). J'ai travaillé de manière effective avec des rémunérations qui sont encadrées dans la plus grande transparence", s'est défendu devant la presse lundi Philippe Tabarot, nommé ministre des Transports le 23 décembre.
Il a précisé ne pas avoir été entendu jusqu'à présent par les enquêteurs.
Les soupçons portent sur les postes qu'il occupait au sein du groupement d'intérêt public (GIP) touristique et culturel puis à la communication de la commune du Cannet entre 2018 et 2020.
Cette ville de 40.000 habitants a été dirigée entre 1995 et 2017 par sa sœur, la députée de droite Michèle Tabarot. Philippe Tabarot était son directeur de cabinet.
Selon la déclaration d'intérêts enregistrée en novembre 2020 et consultée par le quotidien Le Monde, M. Tabarot a été directeur du GIP d'avril 2018 à juillet 2020 et a touché pour ce poste 82.473 euros net en 2019, soit près de 6.900 euros par mois.
Puis il était rémunéré 17.997 euros net entre août et novembre 2020, soit près de 4.500 euros par mois, en tant que chargé de mission de ce GIP pour le développement touristique et culturel du Cannet.
Parallèlement, en 2019, il était rémunéré 15.318 euros en tant que chargé de communication de cette commune, soit 1.276 euros par mois.
Selon Le Monde, le GIP est déficitaire avec des revenus d'activités ne s'élevant qu'à 600.000 euros par an et un coût de fonctionnement de trois millions d'euros par an.
A la même époque, M. Tabarot était également élu au conseil régional de Provence-Alpes-Côte d'Azur et a touché environ 40.000 euros net par an en tant que vice-président chargé des Transports entre 2015 et 2021.
Au conseil régional, il avait géré le dossier de la privatisation de la ligne de train entre Marseille et Nice, au grand dam des syndicats. Il s'agissait alors d'une première en France.