Le ministère de l'Economie et des Finances avait dit le 19 juillet que le gouvernement prévoyait de soumettre début septembre une offre de rachat à 12 euros par action mais il ne l'a toujours pas présentée à l'Autorité des marchés financiers (AMF), selon cette dernière.
Une source au fait du dossier a déclaré à Reuters que ce devrait être le cas "d'ici la fin du mois et peut-être plus tôt".
Une source au ministère des Finances a refusé de fournir un calendrier précis mais a déclaré que le travail se poursuivait avec l'objectif de déposer l'offre le plus tôt possible sur les 16% du capital que l'Etat ne détient pas.
Alors qu'EDF vient une nouvelle fois de revoir à la hausse l'impact financier de ses problèmes de production électrique, une autre source proche du dossier a déclaré qu'il n'y aurait jamais de moment idéal pour lancer l'offre mais que le projet suivait son cours et que le gouvernement entendait bien agir en septembre.
L'arrêt pour maintenance ou réparation d'un nombre record de réacteurs nucléaires cette année, l'évolution rapide du cadre réglementaire et le fait qu'il est difficile de comparer EDF à d'autres sociétés figurent au nombre des éléments qui ont rendu complexe l'estimation du prix de rachat, ont dit les sources.
Certains actionnaires d'EDF réclament ainsi un prix plus élevé que celui qui a été évoqué jusqu'à présent, en faisant valoir qu'il est injuste de leur faire supporter le coût des décisions prises par le gouvernement pour protéger les clients d'une flambée du prix de l'électricité - mesures qui ont fait plonger le titre d'EDF et pour lesquelles l'énergéticien réclame 8,3 milliards d'euros de compensation.
Le récent dépôt d'une plainte contre X par une association d'actionnaires dénonçant la gestion du groupe public est venu ajouter une couche de complexité au processus.
Cette bataille de certains actionnaires minoritaires pour tenter d'obtenir un meilleur prix n'a guère eu d'effets sur le cours de Bourse de l'énergéticien, dont le titre n'a franchi qu'une seule fois et brièvement le seuil des 12 euros par action depuis l'annonce du prix proposé par le gouvernement.
L'action EDF se traite juste en dessous de 12 euros depuis le 19 juillet.
EDF a dit jeudi avoir une nouvelle fois revu en hausse l'impact estimé de la baisse de production sur ses comptes, désormais évalué à 29 milliards d'euros sur l'exercice 2022, contre 24 milliards d'euros annoncé fin juillet. C'est le cinquième avertissement sur résultat de l'énergéticien cette année.
La Première ministre, Elisabeth Borne, a annoncé mercredi que la hausse du prix de l'électricité en France serait plafonnée à 15% en 2023, après 4% en 2022.