Macron salue des volontaires du SNU lors du Jour de la Victoire en Europe/ Photo: AFP (AFP)

Voulu par le président Emmanuel Macron, le SNU a été lancé en 2019 avec l'idée de le rendre obligatoire à terme pour toute une classe d'âge, soit environ 800.000 jeunes par an.

Or, "plus de cinq années après son démarrage, ses objectifs demeurent incertains et dès lors mal compris par le grand public, en particulier par les jeunes qui en constituent pourtant la cible", estime la Cour des comptes, gardienne de l'argent public.

Le SNU ne concerne pour l'instant que des volontaires de 15 à 17 ans.

Au programme, un stage de douze jours autour d'activités sportives, culturelles et intellectuelles et des journées débutant par la levée du drapeau français et l'hymne national et passées sous l'uniforme.

Alors qu'une généralisation du SNU est annoncée pour la rentrée 2026, suscitant de vives résistances, la Cour des comptes estime que les objectifs du SNU sont "incertains", son coût "largement sous-estimé" et pointe des "difficultés de déploiement".

"Les milieux d'origine des jeunes participants se caractérisent, depuis 2019, par une surreprésentation de jeunes dont les parents servent ou ont servi dans les corps en uniforme et de catégories socio-professionnelles plus favorisées", remarque la Cour.

La Cour des comptes s'inquiète par ailleurs du coût de fonctionnement annuel du dispositif généralisé qui serait plutôt de "3,5 à 5 milliards d'euros" par an, et supérieur au montant avancé lorsque l'idée du SNU avait germé après les attentats de 2015.

En France il n'y a plus de service militaire depuis 2001 --appelé par ailleurs "service national" depuis 1971.

Filles et garçons français doivent uniquement se faire recenser à 16 ans et suivre une journée d'appel de préparation à la Défense dans leur 18e année.

Mais en 2017, avant sa première élection, le président Emmanuel Macron avait promis de rétablir un "service national obligatoire et universel" d'un mois pour environ 600.000 jeunes par an et pour un coût estimé à deux à trois milliards d'euros par an.

En janvier, le chef de l'Etat a réaffirmé qu'il irait vers sa généralisation en classe de seconde, pour des jeunes d'environ 15 ans donc,

Dans un document annexé au rapport de la Cour des comptes, le ministère de l'Education nationale a réitéré l'objectif : "faire Nation, renforcer la cohésion sociale, proposer un parcours d'engagement aux jeunes".

Le brassage social et géographique des jeunes enrôlés dans le SNU s'améliore par ailleurs depuis 2024 grâce à un dispositif impliquant des lycées, affirme le ministère.

AFP