Une manifestation de soutien à Gisèle Pélicot a eu lieu samedi 14 septembre à Rennes / Photo: AFP (AFP)

Icône malgré elle, Gisèle Pélicot a remercié les manifestants, lundi en marge du procès. "Grâce à vous tous, j'ai la force de mener ce combat jusqu'au bout", a-t-elle déclaré en le dédiant "à toutes les personnes, femmes et hommes, à travers le monde, qui sont victimes de violences sexuelles".

Les manifestants se sont dit choqués par les témoignages des 51 prévenus, âgés de 24 à 70 ans au moment des faits. Certains sont allés jusqu’à affirmer qu’il n’y avait pas eu viol puisqu’elle la victime était inconsciente.

Gisèle Pélicot demeure, de son côté, digne depuis le début du procès. L’épouse victime a forcé le respect en refusant que les débats ne se déroulent à huis clos comme le demandait l’accusation pour éviter l’emballement médiatique. La réponse de la plaignante a été simple, la honte doit changer de camp.

Les débats du procès qui se déroule à Avignon dans le Vaucluse sont donc publics. Le nom de la victime peut être publié, les vidéos des viols peuvent être montrées au procès en assises. Les médias étrangers s’intéressent également à ce procès la BBC salue le courage de Gisèle Pélicot: “En renonçant à l’anonymat, Gisèle Pelicot est devenue un symbole de résilience et de courage.”

Des manifestations ont eu lieu samedi dans une trentaine de villes, ici à Paris

Une victime digne dans un procès hors-norme

L’horreur des faits exposés à chaque témoignage choque l’opinion publique française. Pendant plus de 10 ans, le mari qui était perçu comme un mari parfait et un bon grand-père, droguait sa femme et la proposait sur internet pour des relations intimes non consenties. Le mari filmait et archivait les photos et vidéos des viols de son épouse.

Ce sont les gendarmes qui ont appris à la septuagénaire ce qui se passait. Ils ont découvert les faits en fouillant l’ordinateur du mari qui avait été pris en train de filmer sous les jupes de femmes dans un supermarché.

Dominique Pelicot est malade, le procès est suspendu

Ce fait-divers relance aussi en France la question du consentement dans les relations intimes. Pour les associations féministes, le cas Gisèle Pelicot est symptomatique d’une société dans laquelle les histoires de viol ont tendance à être minimisées et il pose la question de la soumission chimique. Lors des manifestations de ce samedi, le portrait de Gisèle Pélicot a été brandi.

Le procès est suspendu jusqu’à demain mardi, le principal suspect, le mari etant souffrant. Selon le président de la cour criminelle, Dominique Pelicot a subi dimanche un scanner et souffre d'un "calcul rénal, d'une infection rénale et d'un problème au niveau de la prostate" . Il n’a pour l’instant pas pu comparaître devant le tribunal.

TRT Français et agences